Quand doit-on prononcer le s final dans le noms propres?
Ombretta P. (Münich)
L’Académie répond :
Il n’y a pas vraiment de règle en la matière, mais des usages. Quand le nom propre désigne l’habitant de quelque lieu, le s final ne se fait pas entendre : un Anglais, un Caennais, un Munichois, un Suédois. Quand le nom est celui d’un personnage de l’Antiquité, qu’il soit historique ou de fiction, le s se prononce : Héraclès, Périclès, Marius, Titus, Ramsès, Osiris, Épaminondas. Le s de Jules (César) ne se fait pas entendre, pas plus que celui des noms et prénoms Eudes, Thomas, Charles, Louis, etc. Le s final de Jésus n’est pas articulé quand on parle du Christ, mais il l’est quand Jésus est un prénom espagnol ou portugais. C’est d’ailleurs aussi le cas avec les noms et prénoms considérés comme venant de l’étranger : le s final s’y fait entendre et l’on dit Élias, Matthias, Tobias, Carlos, Luis, Julios, Mercedes, Bahamontes, etc. Et on fera entendre le s final de Thomas lorsqu’il s’agit d’étrangers, comme Thomas Mann ou Thomas More (bien sûr, le s reste muet pour les porteurs français ou francisés de ce prénom)… Le même usage s’est établi pour les noms géographiques. On dit, sans faire entendre le s, Paris, Londres, Lourdes, Nîmes, mais, en le prononçant, Texas, Caracas, Los Angeles, Lagos, etc. On le fait aussi entendre, en France, pour les villes de création récente. Ainsi dans Les Ulis, ville créée en 1977, le s final est prononcé, contrairement à celui de sa voisine presque millénaire Marcoussis. Enfin, il y a des cas où tel ou tel usage s’est imposé sans qu’on puisse en donner une raison précise. Ainsi dans Flers, une ville de l’Orne, le s ne se fait pas entendre, tandis qu’il doit être prononcé dans une ville située dans la Sarthe, à moins de cent kilomètres, et dont le nom se termine par les mêmes lettres, Mamers.