Existe-t-il des mots dérivés des noms de mois ?
Michèle B. (Le Mans)
L’Académie répond :
Notre Dictionnaire n’enregistre aucun adjectif qui dérive d’un nom de mois. Il accepte le nom Aoûtien, qu’il donne comme familier. Les dictionnaires d’usage commerciaux enregistrent également le nom Juillettiste.
L’ancienne langue avait pourtant quelques adjectifs correspondant à un mois de l’année, ainsi Littré enregistre l’expression blé avrillé pour désigner du blé semé en avril. Le Trésor de la langue française a encore une entrée Septembral. Il précise que l’adjectif est littéraire, et voici l’exemple qu’il propose : « J’ai envie de galoper dans ce bon vent septembral et frais sur un dos de licorne à travers un bois (Valéry, Lettres à quelques-uns). » Avant lui, Rabelais appelait parfois le vin la purée septembrale. Le mois de septembre a aussi donné des termes moins réjouissants, les noms septembrisades et septembriseur ainsi que le verbe septembriser, tous mots liés aux massacres qui eurent lieu dans les prisons de Paris, entre le 2 et le 6 septembre 1792.
Le mois d’août, à l’origine, on l’a vu, d’aoûtien, a aussi donné le verbe aoûter que l’on trouvait dans les sept premières éditions de notre Dictionnaire. On y indiquait qu’il signifiait « faire mûrir au soleil d’août », et on y lisait cet exemple : Une citrouille aoûtée. Ce verbe signifiait aussi « moissonner, récolter » ; c’est à ce sens que l’on doit le nom aoûteron, un ouvrier loué pour les travaux de la campagne au mois d’août.
Août est aussi à l’origine d’aoûtat, le nom populaire de la larve du trombidion, qui, s’introduisant sous la peau de l’homme et de certains animaux, provoque de vives démangeaisons.
À cette liste, on pourrait ajouter les décembristes, aussi appelés décabristes, les nobles libéraux russes qui, en décembre 1825, complotèrent contre le nouveau tsar, Nicolas Ier, et qui donnèrent leur nom à un roman de Tolstoï.