J’ai entendu pour la première fois le mot « natalophobie », désignant la peur de Noël. Est-ce que ce mot existe vraiment, ou est-ce une farce ?
Madic (France, 25 novembre)
L’Académie répond
Il s’agit d’un jeu de mots. De nombreuses personnes s’amusent à former des noms composés à partir de racines grecques ou latines. Les formes avec les suffixes -phobie et -philie semblent particulièrement productives. Mais ce type d’agglutination, assez fréquent dans la langue scientifique, ne correspond pas à l’usage du français courant, qui préfère les tours prépositionnels. Certaines langues comme le grec ou l’allemand ont plus recours à la soudure de différents composants.
C’est ce qui explique que l’allemand a des mots de plus de trente lettres dont le fameux
Rindfleischetikettierungsüberwaschungsaufgabenübertragungsgesetz, mot de 63 lettres qui signifie simplement « loi sur le transfert des obligations de surveillance de l’étiquetage de la viande bovine » !
On regrettera la disparition de ce mot, apparu dans le cadre de la lutte contre la maladie de la vache folle et victime d’un changement de législation européenne en 2013.
Ajoutons pour conclure que natalophobie, mélange de grec et de latin est un monstre. Il aurait fallu écrire genethliophobie.