L’expression dévorateur de livres, tombée en désuétude, est aujourd’hui remplacée par dévoreur de livres, mais est-elle pour autant incorrecte ?
Julien S. (Montussan)
L’Académie répond :
Monsieur,
Le mot dévorateur se trouvait dans les 2e et 3e éditions de notre Dictionnaire, avec cette glose : « Qui dévore. Il ne se dit guére qu’au figuré. C’est un grand dévorateur de livres. » Il était absent des suivantes mais a été rétabli dans la 9e édition où il est défini ainsi, après avoir été présenté comme « rare » : « Qui dévore. Le feu dévorateur. Figurément. Une passion dévoratrice. Substantivement. Le temps, cruel dévorateur. » Ce retour aurait ravi Littré, qui écrivait dans son Dictionnaire de la langue française : « Dévorateur est dans le Dictionnaire de l’Académie de 1718 ; et il n’y a aucune raison pour le retrancher et ne pas continuer à l’admettre. »
Vous êtes donc parfaitement fondé à employer ce mot, seul ou dans l’expression dévorateur de livres.