Dit-on « Il n’a pas droit au chapitre » ou « Il n’a pas voix au chapitre » et qu’est-ce exactement que ce chapitre ?
Jean-Paul V. (Toulouse)
L’Académie répond :
Même si de bons auteurs, comme Cocteau, ont écrit « droit au chapitre », la forme en usage est « voix au chapitre ». Le chapitre désigne le corps des chanoines d’une cathédrale, d’une collégiale ou d’une basilique et, par extension, l’assemblée que tiennent les chanoines, les religieux ou les religieuses pour délibérer des questions qui sont de leur ressort ou qui touchent à la vie de la communauté. On avait voix au chapitre, quand on avait le droit d’être consulté, de donner son suffrage dans une telle assemblée. Aujourd’hui on emploie cette expression pour dire qu’une personne a autorité ou qualité pour se mêler d’une affaire, pour peser sur une décision. On disait autrefois « avoir voix en chapitre ». Chapitre est tiré du latin capitulum, qui désigna une division d’un livre, d’un ouvrage, puis un article de loi ; à ce sens se sont ensuite ajoutés ceux de « courte leçon faite dans l’office divin », puis de « lieu où s’assemblaient les moines et les chanoines », parce qu’on y lisait ces courtes leçons et enfin celui de corps même des religieux. Capitulum est dérivé de caput, « tête ; chef », puis « partie principale ; commencement ».