Avez-vous déjà remarqué que les groupe bl, br, cl, cr, gl, gr, etc. n’ont pas de nom. Les grammairiens ne s’en sont pas souciés. C’est dommage. Les orthophonistes (les logopèdes, en Belgique) leur en ont donné un : une symphone. Vous devriez, me semble-t-il, demander aux académiciens de se pencher sur le problème.
Bernard L. (Belgique)
L’Académie répond :
Monsieur,
Il nous semble que les groupes de consonnes n’ont jamais de nom en français. « Symphone » est peut-être un peu ambigu puisque l’on risque de croire que ces consonnes sont prononcées ensemble, alors que, même si la deuxième s’appuie sur la première, elles sont énoncées séparément. Cela étant, ces groupes formés d’une occlusive et d’une liquide sont intéressants dans la mesure où ils appartiennent à la même syllabe, tandis que d’ordinaire, dans un groupe de deux consonnes, celles-ci se répartissent sur deux syllabes. Cette particularité explique le fait qu’il faut un accent sur le e qui précède : église, écrevisse, alors que dans les autres cas, la double consonne fait passer le e à è sans qu’il soit nécessaire de lui ajouter un accent : elle, assiette, espace. Dans certains mots, comme espiègle, on a les deux cas de figure.
Ajoutons pour conclure que ce phénomène était déjà connu des Grecs et des Latins puisque, en versification antique, une voyelle brève était allongée quand elle se trouvait devant deux consonnes réparties sur deux syllabes, mais que cet allongement n’avait pas lieu si ces deux consonnes appartenaient à la même syllabe.