Monsieur,
Je suis surprise de constater que l’adjectif preux n’a pas de féminin.
Agnès B. (Bagnols-sur-Cèze)
L’Académie répond :
De fait, dans l’usage courant, preux n’a pas de féminin. Mais, comme on a sélectionné au Moyen Âge neuf héros, appelés Les Neuf Preux, dont on estimait qu’à eux tous ils rassemblaient les qualités du parfait chevalier, on a également, pour faire le pendant à ces neuf preux, choisi neuf guerrières, Les Neuf Preuses. Les neuf preux comptaient trois héros de l’Antiquité (Hector, le défenseur de Troie, Alexandre le Grand et Jules César), trois héros de l’Ancien Testament (Josué, le roi David et Judas Maccabée) et enfin trois héros du Moyen Âge (le roi Arthur, Charlemagne et Godefroi de Bouillon). Pour ce qui est des neuf preuses, les Amazones, principales figures des femmes guerrières, s’y taillent la part du lion. On trouve en effet Hippolyte (une reine des Amazones), Sinope et Lampédo (deux autres reines des Amazones), Ménalippe (la sœur de Lampédo), Penthésilée (encore une reine des Amazones), mais aussi Tammaris (une reine d’Égypte), Sémiramis (reine de Babylone), Teuca (une reine d’Illyrie, fameuse pour ses combats contre Rome) et enfin Déiphyle (la femme de Tydée, roi d’Argos et vainqueur de Thèbes).
À ces neuf preuses, le Moyen Âge finissant en a parfois ajouté une dixième, Jeanne d’Arc, comme il avait parfois ajouté Du Guesclin aux neuf preux.