Né à Oloron-Sainte-Marie (Basses-Pyrénées), le 25 août 1862
Issu d’un milieu modeste — son père était quincaillier —, Louis Barthou fit des études de droit à la Faculté de Bordeaux et obtint à Paris son doctorat de droit en 1886. Secrétaire de la conférence des avocats, avocat au barreau de Pau, il fut très tôt attiré par la politique et devint rédacteur en chef de L’Indépendant des Basses-Pyrénées. Âgé de 27 ans, il se fit élire en 1889 député des Basses-Pyrénées, comme Républicain modéré. Il devait être réélu sans interruption jusqu’en 1922, date à laquelle il quitta la Chambre pour le Sénat.
Sa carrière ministérielle ne fut pas moins précoce : il n’avait que 32 ans quand il obtint en 1894 son premier portefeuille comme ministre des Travaux Publics. Ministre de l’Intérieur en 1896, puis de nouveau aux Travaux Publics de 1906 à 1909, garde des Sceaux de 1909 à 1913, Louis Barthou allait rapidement s’affirmer comme l’un des grands notables de la IIIe République. Le 22 mars 1913, il devint président du Conseil et fit à ce titre voter la loi qui portait à trois ans la durée du service militaire.
La victoire de la gauche aux élections législatives de 1914, la déclaration de guerre et la perte, quelques mois plus tard, de son fils tué au front, marquèrent son retrait provisoire de la scène politique. En 1917 cependant, il retrouvait une place de premier plan se chargeant du portefeuille des Affaires étrangères. Tout au long des années 1920, il continua d’occuper des ministères d’importance (Guerre, Justice, Affaires étrangères de nouveau), dans des gouvernements de concentration républicaine. Mais, le 9 octobre 1934, à Marseille, il était tué en même temps que le Roi Alexandre de Yougoslavie, dans l’attentat perpétré par un terroriste croate. L’assassinat de Louis Barthou fut pour le pays une perte irréparable tant avait été efficace la mise en œuvre de ce qui fut la grande idée de ses dernières années : la reconstitution d’alliances contre le danger allemand. Nul ne sut la reprendre après lui.
En marge de son activité politique, Louis Barthou avait également publié quelques livres de littérature et d’histoire, et il était un collectionneur célèbre de manuscrits et d’autographes ; mais c’est incontestablement son action gouvernementale que salua l’Académie française l’élisant au fauteuil d’Henry Roujon, par 20 voix sur 27, le 2 mai 1918. Maurice Donnay le reçut sous la coupole, le 6 février 1919. Louis Barthou reçut à son tour Joseph Bédier en 1921 et Albert Besnard en 1924.
Mort le 9 octobre 1934.