Jacques de LACRETELLE Élu en 1936 au fauteuil 39

N°575
Grand officier de la Légion d’honneur
Commandeur des Arts et des Lettres
Romancier
Jacques de Lacretelle

Biographie

Né à Cormatin (Saône-et-Loire), le 14 juillet 1888.

Fils du consul de France à Alexandrie, Jacques de Lacretelle passa une grande part de son enfance à l’étranger, au gré des postes diplomatiques occupés par son père. A la mort prématurée de celui-ci, l’éducation de Jacques de Lacretelle fut confiée à son grand-père. Pierre-Henri de Lacretelle, poète, ancien député et ami de Lamartine. Il poursuivit ses études à Jeanson-de-Sailly, où il fut l’élève d’André Bellessort.

Avant qu’éclatât la Première Guerre mondiale, il avait fait un séjour à Cambridge. Envoyé sur le front de l’Argonne, il fut contraint, pour raison de santé, de regagner l’arrière. Il se consacra dès lors à la littérature.

Après La Vie inquiète de Jean Hermelin (1920), son second roman, Silbermann, couronné par le prix Femina en 1922, allait connaître un immense succès. Il y touchait à certains tabous psychologiques et sociaux.

Romancier d’analyse, maîtrisant, avec un style parfaitement et élégamment classique, Jacques de Lacretelle n’hésitait pas à traiter de sujets fort osés pour l’époque, comme il le prouva avec son ouvrage suivant, La Bonifas (1925). Son œuvre, inquiète sinon pessimiste, comporte de nombreux titres dont il faut retenir principalement : L’Âme cachée (1928), Quatre études sur Gobineau (1928), Amour nuptial (1929), Histoire de Paola Ferrari (1929), Le Demi-dieu ou le Voyage en Grèce (1931), Les Hauts-Ponts, roman en plusieurs tomes (1932-35), L’Écrivain public (1936), La Vie privée de Racine (1939), Le Pour et le Contre (1946), Deux Cœurs simples (1952), Les Maîtres et les Amis (1959), La Galerie des amants (1963), L’Amour sur la place (1974), Les Vivants et leurs ombres (1977), Quand le destin nous mène (1981), etc.

Quatre mois après s’être vu enlevé le fauteuil Bourget par Edmond Jaloux, Jacques de Lacretelle fut élu à l’Académie française le 12 novembre 1936 au fauteuil d’Henri de Régnier, par 21 voix au troisième tour, contre 6 à Fernand Gregh. Il était le troisième du nom à être admis sous la Coupole, et il avait épousé une Mlle de Norois, descendante de Racine.

Il fut reçu le 27 janvier 1938 par Abel Hermant. Maurice Martin du Gard assistait à sa réception, dont il fit le récit dans ses Mémorables : « Entre Paul Valéry et Georges Lecomte, ses parrains, on vit se lever un jeune homme ; il haussa des lunettes dont la claire et légère monture ne pouvait durcir le regard ; une voix autoritaire mais douce, rapide, allait nous entretenir du symbolisme et de Henri de Régnier qu’il remplaçait. Ce fut un éloge plein de délicatesse, abordant le poète — lisant quelques vers à l’occasion, non sans talent — le prosateur et l’homme incomparable qui avait autant de cœur que d’esprit. Lacretelle, confirmant pour le public le goût et la sincérité qui sont ses vertus, parla aussi de lui-même, évoquant le disciple qu’il fut, tout jeune, de son prédécesseur déjà illustre, et le bibliophile qu’il reste encore. »

Âgé de quarante-huit ans au moment de son élection à l’Académie, Jacques de Lacretelle devait en devenir le doyen à la fois d’âge et d’élection, puisqu’il y siégea fort assidûment pendant quarante-huit ans. De haute taille, très soigné dans sa mise jusqu’en ses derniers jours, et avec des manières parfaites, il était l’exemple du gentilhomme de lettres et, d’une certaine manière, il donnait le ton à la Compagnie.

Mort le 2 janvier 1985.

Œuvres

1920 La vie inquiète de Jean Hermelin (Grasset)

1922 Silbermann (Gallimard)

1925 Mélanges sur l’amour et les livres, terminés par un envoi (Gallimard)

1925 La Bonifas (Gallimard)

1926 Lettres espagnoles (Gallimard)

1926 Quatre études sur Gobineau (La Lampe d’Aladin)

1926 Trébuchet. Mort de la jalousie (La Lampe d’Aladin)

1927 Aperçus (Marcelle Lesage)

1927 Rêveries romantiques. Dix jours à Ermenonville. Le rêveur parisien (Stendhal)

1927 Virginie, ou les manies (Édouard Champion)

1927 Aparté. Colère. Journal de colère. Dix jours à Ermenonville (Gallimard)

1928 Études (Librairie Picard)

1928 L’âme cachée - nouvelles (Gallimard)

1928 Quatre nouvelles italiennes (Lemarget)

1928 Album napolitain (Hazan)

1928 D’une colline. Quatre jours à Bayreuth (Les Cahiers Libres)

1929 Histoire de Paola Ferrari (Flammarion)

1929 Le retour de Silbermann (Gallimard)

1930 Amour nuptial (Gallimard)

1930 Le demi-dieu ou le voyage en Grèce (Grasset)

1930 Pressentiments

1930 À la rencontre de France (Trémois)

1931 Luce, ou l’enfance d’une courtisane (Trémois)

1932 Les Hauts Ponts. I. Sabine (Gallimard)

1933 Les Hauts Ponts. II. Les fiançailles (Gallimard)

1934 Les aveux étudiés (Gallimard)

1935 Les Hauts Ponts. III. Années d’espérance (Gallimard)

1935 Les Hauts Ponts. IV. La monnaie de plomb (Gallimard)

1936 Qui est La Roque ? (Flammarion)

1936 L’écrivain public (Gallimard)

1938 Morceaux choisis (Gallimard)

1939 Croisières en eaux troubles - carnets de voyage (Gallimard)

1940 Le Canada entre en guerre. Choses vues (Flammarion)

1941 L’Heure qui chante (Le Milieu du monde)

1945 Libérations (Brentano’s)

1946 Idées dans un chapeau

1946 Le Pour et le Contre (Le Milieu du monde)

1953 Une visite en été, pièce en quatre actes (Gallimard)

1953 Deux cœurs simples (Gallimard)

1958 Paris. Présentation de Jacques de Lacretelle. Photos de Jacques Boulas (Hachette)

1959 Le tiroir secret (Wesmael-Charlier)

1959 Les Maîtres et les Amis. Études et souvenirs littéraires (Wesmael-Charlier)

1963 La galerie des amants, Anthologie de lettres d’amour (I) (Librairie académique Perrin)

1964 L’amour sur la place, Anthologie de lettres d’amour (II) (Librairie académique Perrin)

1964 Portraits d’hier et figures d’aujourd’hui (Librairie académique Perrin)

1974 Journal de bord (Grasset)

1977 Les vivants et leur ombre (Grasset)

1981 Quand le destin nous mène (Grasset)

Discours et travaux académiques

Mot attribué lors de l’installation

Addition :

n. f. XIIIe siècle, au sens 3 ; XVe siècle, au sens 2. Emprunté du latin additio, « action d'ajouter ».
1. Le fait d'ajouter. L'addition de sucre à une potion.
2. math. Une des quatre opérations de l'arithmétique ou de l'algèbre consistant à ajouter un nombre à un autre. Addition de nombres arithmétiques, algébriques, décimaux, complexes. L'addition de 3 et 5 donne 8. Par ext. Loi de composition interne des éléments d'un ensemble déterminé.
3. Ce qui est ajouté. Il a fait à son livre d'importantes additions.
4. Note indiquant le total à payer dans un restaurant, un hôtel. Demander, régler l'addition. L'addition, s'il vous plaît ! Fig. Après toutes ces dépenses, il faudra finir par régler l'addition.