Né à Elbeuf, le 26 juillet 1885.
Fils d’un industriel de la draperie alsacien, qui avait choisi, en 1871, de transporter son usine à Elbeuf pour rester français, André Maurois fit ses études au lycée de Rouen, où il fut l’élève d’Alain, lequel exerça sur sa formation une influence essentielle
Après avoir obtenu un Prix d’honneur au Concours général, le jeune homme passa sa licence de lettres. S’étant acquitté du service militaire, il prit la direction, pendant une dizaine d’années, de l’entreprise familiale.
Anglophone et angliciste, André Maurois allait servir pendant la Première Guerre mondiale comme officier de liaison auprès de l’armée britannique. De cette expérience, il devait tirer deux romans humoristiques : Les Silences du colonel Bramble (1918), qui le rendirent immédiatement célèbre, et Les Discours du docteur O’Grady (1921).
La guerre finie, André Maurois devait se consacrer pleinement à la littérature et produire une œuvre étonnamment nombreuse où les romans, dans la veine psychologique et morale : Bernard Quesnay (1926), Climats (1928), Le Cercle de famille (1932), L’Instinct du bonheur (1934), Terre promise (1946), Les Roses de septembre (1956), etc., voisinent avec des contes et nouvelles : Meïpe ou la Délivrance (1926), Voyage au pays des Articoles (1928), Le Pays des trente-six mille volontés (1928), Le Peseur d’âmes (1931), La Machine à lire les pensées (1937), Toujours l’inattendu arrive (1943), Les mondes impossibles (1948), Pour piano seul (1960), mais également avec de nombreux essais : Dialogues sur le commandement (1924), Études anglaises (1927), Sentiments et coutumes (1934), Un art de vivre (1939), Sept visages de l’amour (1946), Destins exemplaires (1952), Lecture, mon doux plaisir (1957), La Conversation (1964), Au commencement était l’action (1966), etc.
Enfin, à côté de livres consacrés à l’histoire : Histoire de l’Angleterre (1937), Histoire des États-Unis (1943), Histoire de France (1947), on doit surtout à André Maurois de nombreuses biographies, genre dont l’écrivain fut le maître incontesté. On ne saurait oublier : Ariel ou la vie de Shelley (1923), La Vie de Disraëli (1927), Byron (1930), Lyautey (1931), Tourgueniev (1931), Voltaire (1935), Édouard VII et son temps (1937), René ou la Vie de Chateaubriand (1938), À la recherche de Marcel Proust (1949), Lélia ou la Vie de George Sand (1952), Olympio ou la Vie de Victor Hugo (1954), Les Trois Dumas (1957), Robert et Elizabeth Browning (1957), La Vie de sir Alexander Fleming (1959), Adrienne ou la Vie de Madame de La Fayette (1961), Prométhée ou la Vie de Balzac (1965).
Après son échec au fauteuil Bainville contre Joseph de Pesquidoux, André Maurois fut élu à l’Académie française le 23 juin 1938, par 19 voix au second tour, contre 13 à René Pinon et 3 à Paul Hazard, en remplacement de René Doumic. Il n’était, en trois cent quatre ans, que le dixième titulaire de ce fauteuil, le XXVIe, qu’on appelait celui de la longévité.
Reçu le 22 juin 1939 par André Chevrillon, il écrivit dans ses Mémoires : « Une réception à l’Académie est une des belles cérémonies françaises. Tout concourt à sa grandeur : l’ancienneté de l ’édifice, l’étrangeté de sa forme, l’exiguïté de la salle, la qualité du public, l’appareil militaire, le vocabulaire traditionnel et parfois la qualité de l’éloquence. »
André Maurois devait siéger près de trente années à l’Académie ; d’une exquise courtoisie et d’un jugement pondéré, il allait devenir l’un des membres influents de la compagnie et acquérir, dans les dernières années de sa vie, la réputation d’être un « grand électeur ».
Mort le 9 octobre 1967.