Né à Paris, le 20 avril 1893.
Après une scolarité secondaire au lycée Condorcet, Jacques Chastenet de Castaing obtint une licence d’histoire, en même temps qu’il suivait des études de droit. Diplômé en 1913 de l’École libre des Sciences politiques, il servit pendant la première Guerre mondiale comme officier de liaison auprès de la 2e division américaine. Docteur en droit en 1918, il fut reçu premier au concours des Affaires étrangères. Attaché, puis secrétaire d’ambassade, il fut nommé en 1920 secrétaire général de la Haute Commission interalliée des Territoires rhénans, puis, l’année suivante, secrétaire général de la conférence des ambassadeurs.
Après plusieurs longs séjours à l’étranger — en Angleterre et aux États-Unis notamment — Jacques Chastenet devait se consacrer dans l’entre-deux-guerres au journalisme. Il fut rédacteur diplomatique à L’Opinion et à la Revue politique et parlementaire, avant de prendre la direction du Temps, poste qu’il devait occuper pendant une dizaine d’années, tout en assumant, de 1934 à 1940, les fonctions de vice-président du syndicat de la presse parisienne.
Jacques Chastenet eut encore, après la Seconde Guerre mondiale, un rôle diplomatique : membre de la mission militaire française en Égypte, membre du Conseil français du Mouvement européen, vice-président de la ligne européenne de coopération économique, il fut également conseiller de l’Union française entre 1952 et 1958.
Outre ses multiples articles et ses contributions publiées dans la presse, Jacques Chastenet est l’auteur de nombreux ouvrages historiques et politiques : Du Sénat constitué en cour de justice (sa thèse de doctorat, soutenue en 1918), William Pitt (1941), Wellington (1945), Vingt ans d’histoire diplomatique (1945), Le Parlement d’Angleterre (1946), Le Siècle de Victoria (1947), Raymond Poincaré (1948), La France de M. Fallières (1949), Élisabeth Première (1953), Winston Churchill (1956), La Vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria (1961), et surtout une Histoire de la IIIe République (sept volumes publiés entre 1952 et 1963), qui constitue son œuvre principale.
Très attaché à la Gironde, dont son père avait été sénateur, et où il possédait, dans le Fronsadais, une belle propriété viticole, le château de Carles, Jacques Chastenet consacra également plusieurs livres à sa province.
Membre de l’Académie des Sciences morales depuis 1947, Jacques Chastenet fut élu à l’Académie française, le 29 novembre 1956, par 24 voix au fauteuil de l’amiral Lacaze, sans concurrent. En mai de la même année, il s’était déjà présenté sans succès au même fauteuil, où il n’avait recueilli que 12 voix contre 13 à La Varende. Jacques Chastenet fut reçu le 28 novembre 1957 par Léon Bérard.
Il est l’auteur de la formule, dite un jour devant Maurice Druon, et depuis souvent répétée, par laquelle il définissait les qualités nécessaires pour être un bon candidat à l’Académie : « Il faut avoir du talent, de la notoriété, et être de bonne compagnie ».
Mort le 7 février 1978.