Né à Paris, le 21 mars 1886.
Après des études au lycée Condorcet, où il fut l’élève d’Alain, puis à la Sorbonne et au collège de France, où il suivit les cours de Bergson, Henri Massis obtint en 1908 sa licence de philosophie.
Reçu chez Anatole France et Maurice Barrès, il devait faire une entrée précoce dans le monde des lettres en publiant à 19 ans son premier ouvrage : Comment Émile Zola composait ses romans. Devaient suivre en 1907 Le Puits de Pyrrhon, et en 1909 La Pensée de Maurice Barrès. Voué à la littérature et au journalisme, il collabora à L’Opinion, où il publiait, avant la Grande Guerre, avec Alfred de Tarde, et sous le pseudonyme d’Agathon, deux enquêtes d’un grand retentissement : « L’Esprit de la nouvelle Sorbonne » et « Les Jeunes Gens d’aujourd’hui » où se trouvait brossé le portrait de la nouvelle génération nationaliste dont il faisait partie.
Durant la guerre, il servit dans les chasseurs à pied, avant d’être détaché à la mission navale en Grèce, puis en Syrie.
Rédacteur en chef (1920-1936), puis directeur (1936-1944) de La Revue universelle, qu’il avait fondée avec Jacques Bainville, il s’éloigna de Bergson, dont il se considérait disciple, pour se rapprocher de Maurras, dont il devint dans l’entre-deux-guerres un compagnon de route, adhérant au « nationalisme intégral », sans toutefois jamais écrire dans L’Action française.
Engagé aux côtés des intellectuels de droite, Henri Massis fut l’un des principaux rédacteurs du « Manifeste des intellectuels français pour la défense de l’Occident et la paix en Europe », publié en octobre 1935 en soutien à la politique d’expansion mussolinienne. Il se rallia, après la défaite de 40, au maréchal Pétain, et occupa un temps un poste de chargé de mission au secrétariat général de la Jeunesse. Son anticollaborationnisme certain lui valut cependant, après un mois d’internement administratif à la Libération, de ne pas être autrement inquiété.
Ses essais et études sur Romain Rolland, Renan, France, Barrès, Psichari, Proust, Lyautey, Maurras, ses entretiens avec Mussolini, Salazar, Franco, ses écrits politiques, dont Défense de l’Occident, fut le plus célèbre, composent une œuvre nombreuse.
Après un échec au fauteuil Madelin contre Robert Kemp en 1956, Henri Massis fut élu à l’Académie française le 19 mai 1960, au fauteuil de Mgr Grente. Il fut reçu dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, la coupole étant alors en réfection, le 3 juin 1961, par le duc de Lévis Mirepoix.
Mort le 16 avril 1970.