Né à Paris, le 3 mars 1889.
Émile Henriot est le fils du caricaturiste Henriot qui dessina pour L’Illustration, Les Annales, Le Charivari et plusieurs autres journaux. Après avoir été confié à un ecclésiastique, il poursuivit ses études au lycée Condorcet.
Pendant la guerre, il servit dans un régiment de dragons et rapporta son expérience dans deux ouvrages, Le Carnet d’un dragon et Journal de guerre.
À la fin du conflit, il entama une carrière de journaliste en entrant au Temps où il allait faire carrière pendant plus de vingt ans, devenant, après la Seconde Guerre mondiale, le critique littéraire du Monde. Parallèlement, il collabora régulièrement à La Revue des deux mondes. Humaniste, critique d’une grande intelligence et d’une grande sensibilité, Émile Henriot a marqué de son influence, par les milliers d’articles qu’il écrivit, toute une génération cultivée.
Mais cette figure de proue du journalisme littéraire de l’entre-deux-guerres fut aussi un écrivain. Il s’essaya d’abord à la poésie, dans la mouvance de Henri de Régnier, et fit paraître avant 1914 plusieurs recueils de vers : Poèmes à Sylvie (1906), La Flamme et les Cendres (1909), Petite Suite italienne (1909), Jardins à la française (1911), Églogues imitées de Virgile (1912), etc. Après la guerre, il s’orienta vers le roman, produisant plusieurs ouvrages qui, comme il le disait lui-même, n’étaient que des « livres du second rayon ». On peut citer notamment : Le Diable à l’hôtel ou les Plaisirs imaginaires (1919), Les Aventures de Sylvain Dufour (1923), Aricie Brun ou les Vertus bourgeoises (1924) qui obtint le prix du Roman de l’Académie, Les Occasions perdues (1931), La Rose de Bratislava (1948).
Mais il faut surtout mentionner les nombreux essais qu’il consacra à l’histoire des idées et à la littérature, au nombre desquels : Stendhal (1924), Les Livres du second rayon (1925), Musset (1928), D’Héloïse à Marie Bashkirtseff (1935), De Marie de France à Katherine Mansfield (1937), De Turold à Chénier (1944), De Lamartine à Valéry (1946).
Émile Henriot fut élu à l’Académie française le 12 avril 1945. Aucun concurrent ne se présentait contre lui, et il obtint au fauteuil de Marcel Prévost 15 voix sur les 16 votants qui siégeaient ce jour-là. C’est Jérôme Tharaud qui le reçut le 24 janvier 1946.
Mort le 14 avril 1961.