Né à Provins, le 13 juin 1887.
Fils d’un conseiller de la Cour d’appel de Paris, André François-Poncet fut successivement élève au lycée Carnot, au collège Stanislas, puis au lycée Henri IV. Lauréat du Concours général, il fut admis en 1907 à l’École normale supérieure.
Germaniste, il effectua plusieurs séjours en Allemagne, dont il tira la matière d’un opuscule : Ce que je pense de la jeunesse allemande (1913).
Reçu en 1913 à l’agrégation d’allemand, il exerça quelques mois ses fonctions de professeur à Montpellier, mais, attiré par le journalisme, il choisit de s’installer à Paris, où il collabora à L’Opinion.
Après avoir servi pendant la Grande Guerre comme lieutenant d’infanterie, il fut détaché, de 1917 à 1919, au service de presse de l’ambassade de France à Berne, puis devint adjoint à la Mission économique internationale, aux États-Unis.
Par la suite, il devait successivement occuper les postes de délégué au gouvernement à la conférence de Gênes et d’attaché à l’état-major du général Degoutte dans la Ruhr.
Élu député de la Seine en 1924, réélu en 1928, André François-Poncet entrait cette même année au gouvernement comme sous-secrétaire d’état aux Beaux-Arts, puis à la présidence du Conseil, dans les cabinets Poincaré, Tardieu et Laval.
Nommé délégué adjoint à la Société des Nations, il succéda en août 1931 à M. de Margerie, comme ambassadeur de France en Allemagne. Il sut observer à ce poste les signes avant-coureurs de la guerre. Juste après les accords de Munich, il quittait l’ambassade de Berlin pour celle de Rome.
Arrêté par la Gestapo sous l’Occupation, il fut retenu trois ans en captivité.
En 1949, il fut nommé haut commissaire de la République française en Allemagne, puis ambassadeur de France en République fédérale d’Allemagne, poste qu’il occupa jusqu’en 1955, année où il était élevé à la dignité d’ambassadeur de France. De 1955 à 1967 enfin, il occupa les charges de vice-président, puis de président de la Croix-Rouge française.
La brillante carrière politique et diplomatique d’André François-Poncet ne devait pas l’empêcher de se consacrer à l’écriture avec un grand talent. Collaborateur du Figaro notamment, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, au nombre desquels : Étude sur les Affinités électives de Goethe (1910), Réflexions d’un républicain moderne (1925), Souvenirs d’une ambassade à Berlin (1946), De Versailles à Potsdam (1947), Carnets d’un captif (1953), Le Métier d’ambassadeur (1953), Au Palais Farnèse, souvenirs d’une ambassade à Rome (1961), Au fil des jours, propos d’un libéral (1962), Stendhal en Allemagne (1967).
Grand-Croix de la Légion d’honneur, André François-Poncet avait été élu à l’Académie française le 15 mai 1952, par 16 voix au troisième tour, au fauteuil du maréchal Pétain, qui avait été laissé vacant jusqu’au décès de ce dernier. Se présentaient au même siège le poète Fernand Gregh et René Gillouin, lequel avait écrit les discours du maréchal à Vichy. André François-Poncet fut reçu sous la Coupole par Pierre Benoit le 22 janvier 1953. Rarement récipiendaire eut à prononcer discours plus difficile. « Ce discours, rapporte Robert Aron dans son Histoire de l’épuration, fut un modèle de méthode historique. Pour la première fois sans doute depuis la Libération, il était tracé publiquement un portrait impartial du maréchal Pétain. En 1953, c’était encore une entreprise difficile et un acte courageux . »
André François-Poncet était le six centième « immortel » depuis la fondation de l’Académie. Élu à l’Académie des Sciences morales et politiques en 1961, il fut la même année désigné comme chancelier de l’Institut.
Mort le 8 janvier 1978.