ACADÉMIE DES SCIENCES
REMISE À M. LOUIS DE BROGLIE
DES INSIGNES DE GRAND-CROIX DE LA LÉGION D’HONNEUR
PAR
M. ANDRÉ FRANÇOIS-PONCET
le jeudi 15 février 1962.
DANS LE SALON DE L’INSTITUT
ALLOCUTION
DE
M. ANDRÉ FRANÇOIS-PONCET
de l’Académie française,
Chancelier de l’Institut.
MONSIEUR LE DUC,
Le Chef de l’État et le Gouvernement de la République, en vous conférant la plus haute dignité de l’Ordre National, ont voulu décerner un témoignage d’admiration et de gratitude à un grand savant français dont la renommée a, depuis longtemps déjà, dépassé nos frontières.
Mais ils ont voulu, en même temps, honorer en votre personne, une lignée qui a le rare privilège de donner à la France, à chaque génération et avec une étonnante régularité, des hommes éminents qui, quel que soit le domaine où s’exerce leur activité, l’armée, la science, la politique, y acquièrent des mérites exceptionnels et s’inscrivent parmi les grands serviteurs de notre pays.
Vos Confrères de l’Institut, Monsieur le Duc, auxquels reste chère la mémoire de votre regretté frère, Maurice de Broglie, sont heureux de l’hommage public que reçoit aujourd’hui l’un de leurs Secrétaires Perpétuels. Ils s’y associent de tout cœur et vous prient d’être assuré qu’ils ont été sensibles au désir que vous avez exprimé de recevoir au milieu d’eux, dans leur maison, et des mains de leur Chancelier, confus d’un tel honneur, les insignes de votre nouvelle dignité. Ils apprécient, ils aiment en vous un confrère exemplaire, toujours indulgent et souriant, un confrère qui ne refuse jamais de prendre sa part, et plus que sa part, des tâches collectives et ajoute ainsi le charme de la simplicité, de la bonne grâce et de la modestie à ses autres vertus, couronnées et consacrées toutes ensemble par le grand cordon dont je vais maintenant vous ceindre.
LOUIS DE BROGLIE,
au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous élevons à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’Honneur.