Je suis effaré d’entendre des journalistes se louper complètement dans l’utilisation basique des temps de la langue française. Ont-ils le droit de dire des phrases telles que « En 1842, il mangera sa première soupe », sachant que la date citée est passée, mais que le futur est utilisé pour le verbe.
Si la réponse est positive, pensez-vous que la peine de mort soit avisée pour un tel méfait ?
Jean B. (France, 18 février)
L’Académie répond
À côté des valeurs temporelles du futur, il existe des emplois dits stylistiques dans lesquels le futur n’est plus employé pour dire l’avenir mais pour atténuer l’expression d’un ordre (Vous préparerez immédiatement le dossier), pour marquer l’impatience, la reprise, etc. dans des phrases exclamatives (comprendras-tu enfin !), ou bien encore, dans un récit historique, au présent comme au passé, pour mettre en valeur un évènement. En soi, ce procédé stylistique est tout à fait correct ; lorsqu’il devient tic de langage, il peut en effet agacer.