Que de points d’exclamation, d’interrogation, de suspension, crochets, tirets, virgules et virgules, parenthèses et guillemets, que de postillons du stylo ! Et faut-il aussi regretter les soulignages superflus, et que les pauvres guillemets, signes si beaux, soient ridiculement relayés, en plus, par ces simagrées des doigts crochus autour des oreilles ?
Les phrases sont des rivières dont la fluidité, la limpidité ne doivent pas être corrompues par ces alluvions. Imagine-t-on Racine, si grand parmi les grands académiciens, écrivant :
Dans un mois, dans un an (!?),
Comment “souffrirons”-nous,
Seigneur, que tant de mers
Me séparent de vous (!…)…
Que le jour recommence
(Et que le jour finisse)
Sans que jamais Titus
Puisse voir Bérénice
– Sans que de tout le jour
Je puisse voir Titus…!!!
Faut-il s’y faire ? Non ! Bien que nous restions menacés à tout moment de recevoir cette carte postale :
Chers amis !
Enfin arrivés !!! Athènes est intacte (?). Hôtel moyen… Demain – indeed – piscine ! Mardi : Parthénon et/ou restaurant. Les restaurants « typiques » sont typiquement nuls (!!!). Mercredi : l’Agora – Marc (ça vous étonne ?) déteste d’avance. Jeudi – ça dépend du temps –en principe quartier libre ! Et vous, Bangkok ? Toujours pollué ?! Rentrons le 15, si les avions décollent (???). Des baisers…
P.-S. Bon anniversaire Jocelyne !!!!!!
… Non ! Écrivons : je t’aime. Un point c’est tout.
Jean-Loup Dabadie
de l’Académie française
Erratum
Une erreur, corrigée depuis, s’était malencontreusement glissée dans le « bloc-notes » de septembre, intitulé Un point c’est tout. Nous avions écrit allusions au lieu d’alluvions.
Nous prions nos lecteurs et l’auteur de ce bloc-notes, Monsieur Dabadie, de bien vouloir accepter nos excuses pour cette malheureuse coquille.