Dire, ne pas dire

Si il

Le 7 septembre 2017

Emplois fautifs

Le i de la conjonction si s’élide devant les pronoms il et ils. Le fait est ancien et on lisait déjà, dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie française, « Si, devant le pronom il, perd son i, mais il ne le perd devant aucun autre mot, par quelque voyelle qu’il commence, quand mesme ce serait par un i ». Cette règle n’était pas en vigueur au Moyen Âge et on lit ainsi dans Composition de la saincte escriptur : « …sa repentance ne plaist mie a nostre Segneur si il ne s’en confesse… » On lit également se (forme ancienne de si) il à de nombreuses reprises dans La Chanson de Roland. Aujourd’hui la forme si il subsiste dans des textes reproduisant le parler populaire, aussi ne s’étonnera-t-on pas de la trouver fréquemment chez Céline, ainsi dans Mort à crédit : Ils ont inspecté les placards… si ils voyaient pas du fricot. Mais en dehors de ces emplois stylistiques, la règle énoncée en 1694 est toujours en vigueur et dire, et plus encore écrire, si il est une faute qu’il convient d’éviter.

 

On dit

On ne dit pas

Ils passeront s’ils ont le temps

S’il continue à pleuvoir les récoltes seront perdues

Ils passeront si ils ont le temps

Si il continue à pleuvoir les récoltes seront perdues