L’immense majorité des comparatifs français est analytique : on les forme en adjoignant plus à l’adverbe ou à l’adjectif que l’on veut modifier : Elle est plus grande, il est plus jeune ; ils viendront plus tard, ils habitent plus loin. Il existe aussi quelques comparatifs synthétiques, hérités de la morphologie latine, très rares mais très employés : meilleur, pire, mieux, pis. L’ancien français en comptait quelques autres, comme majeur, maire (proprement « plus grand », puis « (fonctionnaire) du rang le plus élevé »), mineur, sire ou seigneur (proprement « plus vieux »), qui, en français moderne, ont perdu leur statut de comparatif. Meilleur signifie « plus bon », mieux « plus bien », pire « plus mauvais » et pis « plus mal ». Si, en dehors du langage des tout jeunes enfants, on n’entend guère plus mieux, les locutions plus pire et moins pire, elles, se répandent de plus en plus chez des locuteurs de tous âges. On rappellera que ces formes signifiant « plus plus mauvais » et « moins plus mauvais » sont de graves incorrections. De la même manière, il convient d’éviter les tournures aussi pire et si pire.
on dit |
on ne dit pas |
Cet hiver est pire que le précédent Son devoir est moins mauvais que le mien La situation n’est pas aussi mauvaise qu’on le craignait |
Cet hiver est plus pire que le précédent Son devoir est moins pire que le mien La situation n’est pas aussi pire qu’on le craignait |