Le privilège

Privilège d’impression du Dictionnaire, 1674.

Privilège pour l’impression du Dictionnaire de l’Académie françoise, parchemin scellé, 6 pages, 28 juin 1674. Paris, Archives de l’Académie française, A 1.

 

Le privilège pour l’impression du Dictionnaire fut octroyé à l’Académie française en 1674, soit vingt ans avant que l’œuvre fût achevée et publiée. Il rappelle que l’Académie française est chargée de « s’appliquer à la composition d’un dictionnaire français qui, par son abondance et par le choix exact des mots et des façons de parler les plus élégantes, fixerait le bon usage de la langue en s’opposant à la licence des nouveautés et à la rudesse de l’Antiquité ». Le privilège accorde le monopole de la publication d’un dictionnaire de langue française dans le royaume pour une période courant jusqu’à la vingtième année suivant la parution.

La publication de ce privilège visait sans doute à encourager la Compagnie à redoubler ses efforts dans l’élaboration de ce maître ouvrage. Elle n’empêcha toutefois pas la publication de dictionnaires concurrents. Le Dictionnaire de Richelet parut ainsi en 1680 à Genève, ce qui lui permit de contourner l’interdiction royale. Mais ce fut surtout la publication de l’Essai d’un dictionnaire universel par l’académicien Antoine Furetière qui causa un grand trouble au sein de la Compagnie. S’ensuivit un long procès pour plagiat qui aboutit au vote de l’exclusion de Furetière de l’Académie et qui prit fin avec la mort du lexicographe en 1688. Le Dictionnaire universel de Furetière parut toutefois de manière posthume en 1690, en Hollande.

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