Né à Pont-l’Évêque (Calvados), le 25 novembre 1872.
Descendant d’une des plus vieilles familles de Normandie, Robert de Flers était le fils d’un sous-préfet de Pont-l’Évêque.
Ayant un temps songé, après des études de lettres et de droit, à faire carrière dans la diplomatie, c’est finalement vers la littérature et le journalisme qu’il s’orienta. Un voyage en Orient qu’il avait fait à la fin de ses études lui inspira ses premiers écrits : une nouvelle, La Courtisane Taïa et son singe vert, un récit de voyage, Vers l’Orient, et un conte, Ilsée, princesse de Tripoli.
C’est au théâtre cependant qu’il atteignit à la célébrité. Il écrivit avec Gaston de Caillavet toute une série de pièces, parmi lesquelles : Les Travaux d’Hercule (1891), Le Sire de Vergy (1903), Les Sentiers de la vertu (1904), Pâris ou le bon juge (1906), Miquette et sa mère (1906), Primerose (1911), L’Habit vert enfin, en 1913, dans lequel les auteurs raillaient avec beaucoup d’esprit l’Académie française !
Après la mort de Caillavet, Robert de Flers poursuivit son œuvre théâtrale en collaboration avec Francis de Croisset : ils écrivirent ensemble Les Vignes du seigneur (1923), Les Nouveaux Messieurs (1925), Le Docteur miracle (1926), et un livret d’opérette, Ciboulette (1923), sur une musique de Reynaldo Hahn.
En 1921, Robert de Flers devint directeur littéraire du Figaro et fréquenta un temps l’arène politique comme conseiller général de la Lozère.
Les « Immortels » ne tinrent pas rigueur à Robert de Flers de la pièce qu’il avait écrite sur l’Académie, et l’élurent, le 3 juin 1920, par 26 voix sur 30 votants, au fauteuil d’un autre marquis, Pierre de Ségur. Robert de Flers appartenait à une famille qui comptait déjà plusieurs membres de l’Institut : il était arrière-petit-fils de Charles Giraud, membre de l’Académie des Sciences morales et politiques, et petit-fils d’Eugène de Rozière, membre de l’Académie des Inscriptions et belles-lettres, et était devenu par son mariage le gendre de Victorien Sardou, membre de l’Académie française de 1877 à 1908.
Dans Un régulier dans le siècle, Julien Benda a tracé de Robert de Flers le portrait suivant : « Il me représentait une race d’esprits : ceux qui ne savent que l’anecdote, l’individu, le pittoresque, s’y montrent de vrais virtuoses (celui-ci était un merveilleux conteur) et sont devant les idées, pris d’une sorte d’hostilité fébrile comme sous une injure personnelle. »
Reçu par René Doumic, le 16 juin 1921, Robert de Flers, devait lui-même recevoir Édouard Estaunié en 1925.
Mort le 30 juillet 1927.