René CLAIR Élu en 1960 au fauteuil 19

N°620
Grand officier de la Légion d’honneur
Grand-croix de l’ordre national du Mérite
Commandeur des Arts et des Lettres
Cinéaste
Essayiste
Romancier

Biographie

Né à Paris, le 11 novembre 1898.

René Clair grandit à Paris dans le quartier des Halles et fit ses études aux lycées Montaigne, puis Louis-le-Grand.

Il sert pendant la Première Guerre mondiale dans les ambulanciers.

À la fin du conflit, René Clair, passionné par la littérature et auteur de vers de jeunesse entama une carrière de journaliste à L’Intransigeant, sous le pseudonyme de René Desprès, puis se tourna vers le cinéma, où il fit ses débuts comme acteur, avant de devenir assistant de Jacques de Baroncelli, puis d’Henri Diamant-Berger.

C’est en 1923 qu’il devait se lancer dans la mise en scène et la réalisation. On ne compte plus les chefs-d’œuvre qui jalonnent sa filmographie : Paris qui dort — son premier film en 1923 —, Le Fantôme du Moulin-Rouge (1924), Le Voyage imaginaire (1925), Les Deux timides (1928), Sous les toits de Paris (1930),— son premier film parlant —, À nous la liberté (1931), Le Million (1931), Quatorze juillet (1932), Le Dernier milliardaire (1934), Fantôme à vendre (1935), — son premier film anglais —, Air pur (1939), Ma femme est une sorcière (1942), C’est arrivé demain (1943), Le silence est d’or — marque, en 1946, son retour au cinéma français après l’Occupation, pendant laquelle il avait été déchu de la nationalité française par les autorités de Vichy pour avoir préféré travailler à Hollywood plutôt que sous la férule allemande. Vinrent ensuite La Beauté du diable (1949), Les Belles de nuit (1952), Les Grandes Manœuvres (1955), Porte des Lilas (1957), Tout l’or du monde (1961), Les Fêtes galantes (1965). La plupart de ces œuvres ont gardé leur fraîcheur.

Auteur également de plusieurs romans et nouvelles : Adams, De fil en aiguille, La Princesse de Chine, Jeux de hasard, ainsi que d’essais : Le Cinématographe contre l’esprit, Réflexion faite, Comédies et commentaires, René Clair était un écrivain qui, par ses scénarios toujours rédigés par lui, fit du sujet cinématographique un genre littéraire.

Docteur honoris causa de l’université de Cambridge, grand prix du cinéma français en 1953, René Clair fut élu à l’Académie française le 16 juin 1960, par 18 voix au fauteuil de Fernand Gregh. Avec ce créateur à l’imaginaire poétique et fertile, le Septième art, né en même temps que lui, faisait son entrée sous la Coupole. Mais celle-ci étant encore aux mains des corps de métier, c’est sur la scène de l’Opéra royal du château de Versailles, dans une cérémonie qui semblait réglée par lui-même, que ce célèbre metteur en scène fut reçu solennellement par Jacques de Lacretelle, le 10 mai 1962.

On retiendra ce jugement d’Henri Langlois : « Dans le monde entier, depuis vingt-cinq ans, un seul homme personnifie le cinéma français : René Clair. Mieux encore, il résume aux yeux de l’étranger non seulement notre cinéma, mais l’esprit même de notre nation ; il est considéré à la fois comme le successeur de Feydeau et de Molière. »

Le grand prix du cinéma décerné par l’Académie française porte son nom.

Mort le 15 mars 1981.

Signature de René Clair

Œuvres

1923 Paris qui dort

1924 Entr’acte

1925 Le voyage imaginaire

1925 Le fantôme du Moulin-Rouge

1926 Adams (Grasset)

1927 La proie du vent

1928 La Tour (documentaire)

1928 Un chapeau de paille d’Italie

1929 Les deux timides

1929 Prix de beauté, scénario

1930 Sous les toits de Paris

1931 Le Million

1932 À nous la liberté

1933 Quatorze juillet

1934 Le dernier milliardaire

1935 Fantôme à vendre (The ghost goes West)

1936 Fantôme à vendre

1937 Fausses nouvelles (Break the News)

1939 Air pur, inachevé

1940 La belle ensorceleuse (The flame of New Orleans)

1942 Ma femme est une sorcière (I married a witch)

1943 C’est arrivé demain (It happened to-morrow)

1943 Et la vie recommence (For ever and a day), sketch

1945 Dix petits indiens (And then there were none)

1947 Le silence est d’or

1949 La beauté du diable

1951 De fil en aiguille (Grasset)

1951 La princesse de Chine (Grasset)

1951 Réflexion faite (Gallimard)

1952 Les belles de nuit

1955 Les grandes manœuvres

1956 Les grandes manœuvres

1957 Porte des Lilas

1959 Comédies et Commentaires (Gallimard)

1959 La grande époque

1960 La Française et l’amour, sketch : Le Mariage

1961 Tout l ‘or du monde

1964 Les quatre vérités, sketch : Les deux pigeons

1965 Les fêtes galantes

1970 Cinéma d’hier, cinéma d’aujourd’hui (Gallimard)

1971 L’étrange ouvrage des cieux (Gallimard)

1976 Jeux du hasard (Gallimard)

Mot attribué lors de l’installation

Cinéma :

n. m. XIXe siècle, au sens de « appareil cinématographique ». Abréviation de cinématographe.
☆1. Syn. très vieilli de Cinématographe. Auj. syn. de Cinématographie. Le cinéma muet. Le cinéma sonore, parlant. Du cinéma en couleurs, en relief. Cinéma d'animation, voir Animation.
☆2. L'art qui a pour objet de réaliser des films. Un réalisateur, un metteur en scène, un acteur, une vedette de cinéma. Un studio de cinéma. Un plateau de cinéma. Cinéma professionnel, cinéma d'amateur. Un festival de cinéma. Un critique de cinéma. Une revue de cinéma. Le cinéma est parfois appelé le « septième art ». Par méton. L'ensemble des réalisations d'un auteur ou d'un pays. Le cinéma de Marcel Pagnol, de René Clair. Le cinéma italien, américain. Faire du cinéma, participer, comme acteur ou metteur en scène, à la réalisation de films. Elle a abandonné le théâtre pour faire du cinéma. Fig. et fam. Tout cela n'est que du cinéma, de la comédie, du bluff. Pop. Arrête ton cinéma.
☆3. Industrie qui produit et commercialise des films. Un producteur de cinéma. Il travaille dans le cinéma. (On dit plutôt Industrie cinématographique.)
☆4. Salle destinée à la projection et à l'exploitation commerciale de films. Un cinéma de quartier. Les cinémas des Boulevards. La caissière, l'ouvreuse d'un cinéma. À la sortie du cinéma. Une file d'attente devant le cinéma. Un cinéma permanent. Un cinéma d'exclusivité. Un cinéma d'art et d'essai, salle où l'on propose au public des films anciens de qualité ou des films récents marqués par un souci d'originalité.