Pierre GAXOTTE Élu en 1953 au fauteuil 36

N°602
Historien
Journaliste
Pierre Gaxotte

Biographie

Né à Revigny-sur-Ornain (Meuse), le 19 novembre 1895.

Après des études au lycée de Bar-le-Duc, puis à Henri IV, Pierre Gaxotte entra à l’École normale supérieure en 1917, et fut reçu premier à l’agrégation d’histoire en 1920, en obtenant parallèlement une licence de sciences.

Ayant entamé une carrière de professeur d’histoire au lycée Charlemagne puis au lycée d'Évreux, il se lia d’amitié avec Arthème Fayard, grâce auquel il fut présenté à Charles Maurras, dont il devint un temps le secrétaire. L’éditeur lui confia ensuite la direction de la collection des « Grandes Études historiques » ainsi que la responsabilité de l’hebdomadaire Candide.

Auteur de nombreuses études historiques : La Révolution française (1928), Le Siècle de Louis XV (1933), Frédéric II (1938), La France de Louis XIV (1946), Histoire des Français (1951), Histoire de l’Allemagne (1963), Aujourd’hui, thèmes et variations (1965), Pierre Gaxotte défendait dans ses ouvrages une vision traditionnelle et classique de l’Histoire, cependant que ses choix politiques le situaient nettement à droite sur l’échiquier politique.

Esprit fin, très cultivé et volontiers caustique, chroniqueur au Figaro dans les années d’après-guerre, Pierre Gaxotte a laissé des souvenirs : Mon village et moi, Les autres et moi, ainsi qu’un ouvrage sur l’Académie française, où il fut élu le 29 janvier 1953 par 18 voix, contre 12 à André Chamson, au fauteuil de René Grousset. Il fut reçu le 29 octobre 1953, par le général Weygand.

Mort le 21 novembre 1982.

Signature de Pierer Gaxotte

Œuvres

1928 La Révolution française (Fayard)

1933 Le Siècle de Louis XV (Fayard)

1938 Frédéric II (Fayard)

1940 La France en face de l’Allemagne (Fayard)

1946 La France de Louis XIV (Hachette)

1948 Naissance de l’Allemagne (L’Originale)

1951 Histoire des Français, 2 vol. (Flammarion)

1957 Thèmes et Variations, réédité sous le titre Aujourd’hui en 1965 (Fayard)

1960 Histoire de France (Hachette)

1963 Histoire de l’Allemagne, 2 vol. (Flammarion)

1965 L’Académie française (Hachette)

1968 Mon village et moi (Flammarion)

1968 Paris au XVIIIe siècle (Arthaud)

1971 Molière, fameux comédien (Fayard)

1972 Le nouvel ingénu (Fayard)

1973 Apogée et chute de la royauté - 3 vol.

1975 Les autres et moi (Flammarion)

1977 Molière (Flammarion)

1980 Louis XV (Flammarion)

1982 Le Purgatoire (Fayard)

Discours et travaux académiques

Mot attribué lors de l’installation

Blanc :

adj. et n. XIe siècle. Du germanique *blank, « clair, poli, brillant ».


I. Adj.
1. Qui est de la couleur d'un objet qui renvoie par diffusion la totalité des rayons lumineux du spectre solaire ; qui est de la couleur du lait, de la neige. Du marbre blanc. Du sable blanc. Un pelage blanc. Un ours blanc. Le mont Blanc. Avoir la barbe blanche, les cheveux blancs. Des dents blanches. Du satin blanc. Du papier blanc. Une robe, une chemise blanche. Le panache blanc d'Henri IV. Le bâton blanc des agents de police. La canne blanche des aveugles. Le drapeau blanc fleurdelisé, symbole national, adopté sous la Restauration. Drapeau blanc, étoffe blanche que l'on arbore en vue de parlementer ou de se rendre. Hisser le drapeau blanc. • Par méton. Père blanc, missionnaire de la congrégation de Notre-Dame d'Afrique, fondée en 1868 par Mgr Lavigerie. Les blouses blanches, le corps médical hospitalier. Les cols blancs, les employés de bureau, de magasin, par opposition aux travailleurs manuels. • Spécialt. Gelée blanche, givre que forme la rosée gelée sur les végétaux, avant le lever du soleil. Ver blanc, nom populaire de la larve du hanneton. Fromage blanc, fromage frais. Clown blanc, habillé et maquillé de cette couleur. La poudre blanche ou, ellipt. et fam., la blanche, l'héroïne. Livre blanc, voir Livre. • Expr. fig. et fam. Bonnet blanc et blanc bonnet, voir Bonnet. Une histoire cousue de fil blanc, dont le caractère mensonger saute aux yeux. Montrer patte blanche, justifier des conditions nécessaires pour être admis. C'est un cercle très fermé, il y faut montrer patte blanche. Être blanc comme un linge, très pâle, blême. Être blanc de peur, blanc de colère. Par méton. Entrer dans une colère blanche.
2. Qui est de couleur claire ou d'une couleur plus claire que d'autres choses de même nature. Des groseilles blanches. Raisin blanc, vin blanc. Sucre blanc, sucre raffiné. Poivre blanc. Riz blanc. Viande blanche, de veau, de volaille, de lapin. Fond blanc, qui se prépare à partir de viandes blanches, de légumes et d'aromates, utilisé pour mouiller les sauces. Roux blanc. Sauce blanche. Bois blanc, bois léger, assez tendre et peu coloré, comme le bois du peuplier, du hêtre, du sapin. Des meubles en bois blanc. Verre blanc, verre ordinaire transparent. Fam. Globule blanc, leucocyte. Mal blanc, panaris. Pertes blanches, leucorrhée. • Par ext. Qui a des reflets clairs ou argentés. Les poissons blancs, les Cyprinidés. Métal blanc, alliage de divers métaux qui ressemble à de l'argent. Fer blanc, fer étamé. Des pièces blanches. Arme blanche, voir Arme. gemmologie. Blanc-bleu, se dit d'un diamant très pur. Expr. fig. Il est blanc-bleu, sa réputation est intacte. • Spécialt. Par opposition à d'autres choses comparables de couleur sombre ou noire. Du pain blanc, de pur froment. Du boudin blanc. Un beurre blanc, voir Beurre. La houille blanche, l'énergie hydraulique. Magie blanche, qui, sans faire appel aux êtres infernaux, produit des effets surnaturels et bénéfiques. sylvic. Coupe blanche, abattage de tous les arbres, taillis et baliveaux, par opposition à Coupe claire et Coupe sombre. - hist. Par opposition à la couleur rouge choisie par les révolutionnaires. Les Russes blancs, les partisans du tsar après la révolution d'Octobre. Armée blanche, gardes blancs. - géogr. La Russie blanche, la Biélorussie. Vieilli. Un Blanc-Russe, un Blanc-Russien, personne qui est originaire de ce pays (on dit aujourd'hui Biélorusse). • Expr. fig. et fam. Un merle blanc, une chose exceptionnelle ou rarissime. Être connu comme le loup blanc, connu de tous. Manger son pain blanc en premier, commencer par le plus facile. Marquer un jour d'un caillou blanc, d'une pierre blanche, le compter parmi les jours fastes dont on gardera la mémoire. Advt. Dire tantôt blanc, tantôt noir, changer sans cesse d'avis. Il dit blanc un jour, noir le lendemain. Si vous lui dites blanc, il répondra noir, il se plaît à contredire.
3. En parlant d'une personne. Qui appartient à une population caractérisée notamment par la pigmentation claire de la peau. Un homme blanc. Une femme blanche. Par méton. Un homme de race blanche. Un quartier blanc.
4. Qui est propre ; dont la couleur n'est pas ternie, salie. Du linge blanc. Ces rideaux ne sont plus très blancs. • Par anal. Dont le fond clair ne porte aucun signe, aucune indication. Une feuille blanche, sur laquelle on n'a rien écrit. Remettre copie blanche à un examen. Une toile blanche. Expr. fig. et fam. Donner, laisser carte blanche à quelqu'un, voir Carte. • Fig. Pur, innocent. Il n'est pas blanc, il a quelque chose à se reprocher. Je ne le crois pas tout à fait blanc dans cette affaire. Expr. Sortir d'une affaire blanc comme neige, totalement innocenté. Une oie blanche, une jeune fille innocente et naïve.
5. Fig. Qui ne produit rien, n'est pas suivi d'effet. Une opération blanche, sans perte ni profit. Un mariage blanc, non consommé. Un examen blanc, qui n'est pas sanctionné et constitue un simple entraînement. Une élection blanche, qui n'a pas donné de résultat. Bulletin blanc, qui, dans une élection, marque le refus de choisir entre les candidats et n'entre pas dans le calcul de la majorité. Par méton. Vote blanc. • Loc. Une voix blanche, qui a perdu son timbre sous l'effet d'une émotion. Expr. Passer une nuit blanche, sans sommeil. Fam. Faire chou blanc ou, vieilli, coup blanc, échouer complètement dans ce qu'on a entrepris. • Spécialt. Jeux de cartes. Avoir un jeu blanc, n'avoir aucune figure, aucun honneur dans son jeu. - tennis. Jeu blanc, où l'un des joueurs, l'une des équipes ne marque aucun point. - versification. Des vers blancs, non rimés. Une traduction en vers blancs des bucoliques de Virgile.


II. N. m.
1. La couleur qui réfléchit la lumière sans lui faire subir aucune décomposition. Un blanc lumineux, immaculé, laiteux, éclatant. Un blanc de neige. Un blanc terne, sale. Blanc cassé, voir Casser. Peindre un mur en blanc. Cette couleur tire sur le blanc. Le blanc est le symbole de la pureté, de l'innocence. Dans certains pays d'Orient, le blanc est la couleur du deuil. En apposition. Des murs couleur blanc ivoire ou, ellipt., des murs blanc ivoire. • Expr. Aller, passer, changer du blanc au noir, passer d'une extrémité à l'autre. Loc. adv. Noir sur blanc, en toutes lettres. Mettre noir sur blanc, mettre par écrit, indiquer par un document écrit. Il a mis ses idées noir sur blanc. Cette clause est stipulée noir sur blanc.
2. Matière colorante, fard ou peinture de cette couleur. Un clown enfariné de blanc. Un pot de blanc. Passer une couche de blanc. Blanc de perle, nitrate basique de bismuth. Blanc de plomb, ou céruse, carbonate basique de plomb. Blanc de zinc, oxyde de zinc. Blanc de chaux, dissolution de chaux éteinte servant de badigeon. Blanc d'Espagne, craie pulvérisée. Faire briller l'argenterie au blanc d'Espagne.
3. Avec un sens collectif. Tissu blanc. Un paravent tendu de blanc. S'habiller de blanc, de vêtements de cette couleur. Porter du blanc. Elle s'est mariée en blanc. Par ext. Ensemble des articles de linge de maison. Une exposition de blanc. Le rayon de blanc d'un magasin. Laver séparément le blanc et les couleurs. Une lessive de blanc.
4. Objet de couleur blanche ou, par ext., objet de couleur claire, par opposition à d'autres objets comparables d'une autre couleur. jeux. Aux échecs, aux dames, etc., pièces ou pions opposés aux noirs. Les blancs jouent et gagnent. - Œnol. Vin blanc. Un blanc sec, mœlleux. Un blanc millésimé. Un blanc de blancs, vin blanc provenant de raisins blancs de Champagne. Fam. Un petit blanc, un coup de blanc, un verre de vin blanc qui se boit souvent au comptoir. • cuis. Cuisson au blanc, dans un court-bouillon contenant de la farine et du jus de citron qui conserve aux aliments la couleur blanche. - bot. Blanc de Hollande, peuplier blanc (on dit aussi Peuplier de Hollande). Le blanc, nom usuel de l'oïdium, maladie cryptogamique des végétaux caractérisée par l'apparition d'une poudre blanchâtre sur les feuilles et les rameaux. Le blanc du rosier, du chêne, des céréales. Par ext. pêche. Le blanc, ensemble de petits poissons d'eau douce, menu fretin. Taquiner le blanc. (On dit aussi Blanchaille.)
5. Partie blanche ou claire de certaines choses, de certains organes, etc. Des blancs de poireaux. Blanc d'œuf, partie transparente et albumineuse de l'œuf qui entoure le jaune et devient blanche à la cuisson. Battre des blancs en neige. Un blanc de poulet, de chapon, de perdrix, morceau de chair qui tient au bréchet et devient clair à la cuisson. Blanc de baleine, ou spermaceti, matière grasse blanchâtre provenant des sinus crâniens du cachalot, utilisée en parfumerie et en pharmacie. Le blanc de l'œil, partie de la sclérotique qui entoure l'iris. Expr. Fixer quelqu'un dans le blanc des yeux, le regarder avec assurance, impudence. Rougir jusqu'au blanc des yeux, très fortement. TIR. Partie centrale de la cible, qui est souvent de couleur blanche. Tirer au blanc. Mettre dans le blanc. De but en blanc, voir But. - typogr. Partie d'un caractère d'imprimerie qui ne laisse pas d'impression sur le papier. Intervalle plus grand que les espaces ou les interlignes ordinaires. Laisser une ligne de blanc, davantage de blanc entre le titre et la matière.
6. Dans une pièce d'écriture, espace qui ne porte aucune mention manuscrite ou imprimée et doit être rempli plus tard. Un acte d'état civil ne doit comporter aucun blanc. Laisser en blanc la date de signature, le nom des contractants, etc. Par ext. En transcrivant ce manuscrit, le copiste a réservé un blanc pour un mot qu'il n'a pas pu lire. Laisser une ligne, deux lignes en blanc. Spécialt. Une procuration en blanc. Un chèque en blanc, signé par le tireur, mais sans indication de bénéficiaire ou de montant. Expr. fig. et fam. Donner un chèque en blanc à quelqu'un, faire confiance, laisser toute latitude à quelqu'un de traiter ou de décider dans la conduite d'une affaire. • Par anal. Il y a eu un blanc dans la conversation, dans l'émission, un silence, un temps mort.
7. Loc. Au blanc (vieilli) et, auj., advt., à blanc, de manière à rendre blanc ou à devenir blanc. Poudré à blanc (vieilli), de manière que la poudre cache entièrement la couleur des cheveux. Il a gelé à blanc, le sol est couvert de givre. Saigner à blanc, saigner jusqu'à la dernière goutte de sang et, fig., exploiter une personne, pressurer un peuple d'une façon violente et inique. Saigner à blanc les contribuables, prélever des impôts excessifs. Chauffer à blanc, voir Chauffer. sylvic. Coupe à blanc, ou à blanc-étoc, voir ce mot. Spécialt. À blanc, à vide. Tirer à blanc, sans projectile ou avec des projectiles inoffensifs. Cuisson à blanc, cuisson d'une croûte de pâte sans garniture. Faire cuire à blanc un fond de tarte.


III. N.
1. Personne appartenant à une population caractérisée notamment par la pigmentation claire de la peau. Un Blanc, une Blanche. Les Européens sont des Blancs. Les petits Blancs, se disait, aux colonies, des Européens qui n'avaient pas réussi. Traite des Blanches, racolage de femmes blanches qu'on destine à la prostitution en pays étranger ou sur un autre continent. hist. Les Blancs, les insurgés vendéens qui, pendant la Révolution française, étaient restés fidèles à la monarchie. Les Blancs luttaient contre les Bleus. En Russie, après 1917, les partisans du tsar, adversaires du régime bolchevique. Les Blancs et les Rouges.
2. N. f. mus. Note dont la durée équivaut à la moitié de celle de la ronde. Une blanche vaut deux noires.