Né à Gan (Basses-Pyrénées), le 3 mai 1916.
Tandis que ses parents émigraient aux États-Unis, Pierre Emmanuel fut élevé à Lyon par un oncle paternel. Après des études de lettres à l'université de Lyon, il entama une carrière d'enseignant.
Venu à la poésie par la lecture de La Jeune Parque de Valéry, il se familiarisa avec les romantiques allemands (Hölderlin) et les auteurs anglais (Hardy, Hopkins). C'est Pierre-Jean Jouve, qu'il rencontra en 1937, qui devait le guider dans ses débuts poétiques ; son premier recueil, Élégies, parut en 1940, mais c'est avec Tombeau d'Orphée (1941) qu'il acquit une véritable reconnaissance.
Réfugié dans la Drôme pendant l'Occupation, il poursuivit ses activités d'enseignant et participa à la Résistance. Cette expérience devait lui inspirer ses poèmes parmi les plus visionnaires, Jours de colère, Combats avec tes défenseurs, La liberté guide nos pas.
L'œuvre poétique de Pierre Emmanuel demeure l'une des plus importante du XXe siècle. On rappellera Le Poète fou, Mémento des vivants, Poésie raison ardente, Qui est cet homme, Car enfin je vous aime, Babel, grande fresque en cinq parties, dans laquelle le poète tente une « épopée spirituelle de l'histoire humaine », La Colombe, Visage nuage, Versant de l'âge, Évangéliaire, Le Poète et son Christ, Le Goût de l'un, La Nouvelle Naissance, La Face humaine, Jacob, Sophia, La Vie terrestre, Tu, Livre de l'homme et de la femme, Una ou la Mort la Vie, Duel, L'Autre, L'Arbre et le vent, Le Grand Œuvre, Cosmogonie.
En marge de ses activités de poète, Pierre Emmanuel exerça également le métier de journaliste, collaborant à Témoignage Chrétien, Réforme, Esprit.
Chef des services anglais puis américains de la RTF de 1945 à 1959, il donna plusieurs conférences aux États-Unis, et au Canada, et fut visiting professor de différentes universités américaines. Engagé à plus d'un titre dans la vie culturelle de son temps, il fut encore président de l'Association internationale pour la liberté de la culture, président du Pen club français de 1973 à 1976, président de la commission des Affaires culturelles pour le VIe plan, président de l'INA et administrateur du festival d’Automne.
Pierre Emmanuel fut élu à l’Académie française le 25 avril 1968, par 16 voix au quatrième tour, au fauteuil du maréchal Juin. Il fut reçu le 5 juin 1969 par Wladimir d'Ormesson.
En 1975, Pierre Emmanuel se déclarait « démissionnaire » de l'Académie, pour protester contre l'élection de Félicien Marceau.
Mort le 22 septembre 1984.