Né à Caen, le 8 février 1630.
Érudit et savant universel, il fut sous-précepteur du Dauphin et publia pour son élève la série des classiques latins ad usum delphini. Il ne voulait pas être de l’Académie, mais il céda aux instances de Bossuet, Pellisson, Dangeau et Montausier, et fut nommé le 30 juillet 1674 en remplacement de Gomberville et reçu le 13 août par Fléchier. Il entra dans les ordres en 1684, fut nommé à l’évêché de Soissons en 1685, permuta avec Brûlart de Sillery, évêque d’Avranches, en 1692, se démit de ce dernier évêché en 1699 et passa les vingt dernières années de sa vie dans la maison professe des jésuites, à Paris.
Huet fut lecteur du grand Dauphin, ami de Conrart, de Segrais et de Mlle de Scudéry ; il défendit la Pucelle de Chapelain, et fréquenta les salons littéraires de son temps. Il combattit le cartésianisme après en avoir été, dans sa jeunesse, un admirateur ; d’Olivet le défend d’avoir été un philosophe sceptique. Il appartenait à l’Académie des Belles-Lettres de Caen, et fonda dans cette ville, en 1662, une académie de physique ; il en continua une chez les jésuites à Paris, que subventionnait Colbert et dont Michault a dit : « Le P. Oudin se rappelait toujours avec plaisir les doctes conférences du cabinet de M. Huet, où il eut plus d’une fois l’avantage d’être admis ».
Huet a laissé des poésies latines et grecques, une traduction d’Origène, une de Daphnis et Chloé, des œuvres philosophiques en latin et en français, et un recueil de pensées, Huetiana. Christian Bartholmess a écrit : Huet, évêque d’Avranches ; de Gournay et l’abbé Flottes ont également publié des ouvrages sur Huet.
Il mourut doyen de l’Académie. « Il a vécu 91 ans moins quelques jours », a écrit l’abbé d’Olivet, fixant ainsi à 1630 la date de sa naissance que d’autres ont placée en l’année 1638.
Mort le 26 janvier 1721.