Né à Paris, le 3 juin 1635.
Fils d’un boulanger, il fut le valet et le disciple de Tristan l’Hermite, valet de chambre du Roi (1661) qui le pensionna. À 18 ans, il écrivit les Rivales et les fit présenter par Tristan qui en assumait la paternité ; les comédiens ayant appris la vérité, refusèrent de payer le prix convenu et proposèrent au jeune auteur de le faire participer aux recettes ; c’est, dit-on, l’origine des droits d’auteur. Quinault écrivit des poésies sacrées et a laissé trente pièces de théâtre, comédies, tragédies, opéras ; il créa la tragédie lyrique ; son chef-d’œuvre est une comédie, La Mère Coquette. Il faut citer parmi ses tragédies Astrate ; mais il est surtout célèbre par ses « opéras », genre nouveau : Thésée, Alceste, Roland, etc.., que lui demanda le compositeur Lulli, et Armide, mise en musique deux fois par Lulli d’abord, puis par Glück. Enfin l’on ne peut omettre la collaboration de Quinault à Psyché, avec Corneille et Molière. Il fut reçu à l’Académie, en 1670, remplaçant Salomon de Virelade ; il fut l’un des six premiers académiciens admis aux spectacles de la cour ; il prononça, lors de la mort de Colbert, son éloge en vers, et harangua Louis XIV, en 1675 et en 1677, sur le résultat de ses campagnes. Il fut loué par Perrault et décrié par Boileau qui avait été son ami, et il fit partie de l’Académie des Inscriptions.
« Quinault est un poète sans fond et sans art, mais d’un beau naturel, qui touche bien les tendresses amoureuses. » (Chapelain, 1662).
« La Mère Coquette, pièce à la fois de caractère et d’intrigue, et même modèle d’intrigue ; elle est de 1664 ; c’est la première comédie où l’on ait peint ceux que l’on a appelés depuis les marquis ». (Voltaire).
Mort le 26 novembre 1688.