Marcel PAGNOL Élu en 1946 au fauteuil 25

N°593
Grand officier de la Légion d’honneur
Commandeur des Arts et des Lettres
Commandeur des Palmes académiques
Cinéaste
Auteur dramatique
Romancier

Biographie

Né à Aubagne, le 28 février 1895.

Marcel Pagnol a raconté dans les trois volumes qui composent son autobiographie (La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Le Temps des secrets) son enfance et son adolescence provençales.

Ce fils d’instituteur public fit ses études au lycée Thiers de Marseille, puis obtint sa licence d’anglais et devint professeur à Aix-en-Provence ; il enseigna ensuite à Paris, au lycée Condorcet.

Il se découvrit très jeune une passion pour l’écriture dramatique, et devait publier dès 1922 un drame en vers : Catulle. Il fonda également la revue Fortunio, ancêtre des Cahiers du Sud.

Après deux pièces écrites en collaboration avec Paul Nivoix, Tonton et Les Marchands de Gloire, qui furent représentées à Paris, Marcel Pagnol atteignit au succès avec les deux premières pièces qu’il composa seul : Jazz (1927), et surtout Topaze (1928), l’une des pièces les plus constamment reprises du répertoire contemporain.

La suite de sa carrière devait se partager entre le théâtre et le cinéma, ce qui allait faire de lui le maître du « théâtre filmé », grâce en particulier à sa célèbre trilogie marseillaise : Marius, Fanny et César, écrite pour la scène avant qu’il l’adaptât pour l’écran. Au septième art, il donna entre autres : Merlusse, Cigalon, Le Schpountz, La Fille du puisatier, La Belle meunière, Manon des sources, ainsi que plusieurs films inspirés de l’œuvre d’un autre provençal, Jean Giono : Angèle, Regain, La Femme du boulanger. Il fut servi par les plus grands interprètes de l’époque : Louis Jouvet, Raimu, Pierre Fresnay, Fernandel.

Dramaturge et poète, Marcel Pagnol a su faire revivre dans son œuvre une Provence vivante, dépeignant entre rire et émotion l’âme et les mœurs méridionales. Son talent, qui dépassait les frontières, l’avait immortalisé dès avant son élection à l’Académie, à cinquante et un ans, le 4 avril 1946, par 15 voix au fauteuil de Maurice Donnay, qui avait occupé son siège de 1907 à 1945.

Sa réception, le 27 mars 1947, par Jérôme Tharaud, fut filmée, ce qui constituait une première dans l’histoire de l’Académie française.

François Mauriac a tracé de lui, dans son Bloc-notes, un portrait amical : « Pagnol, le seul à ne pas avoir de socle. Il semble s’être glissé dans cette antichambre de l’éternité en passant par la fenêtre, le seul qui sente l’air du dehors ».

Mort le 18 avril 1974.

Signature de Marcel Pagnol

Œuvres

1913 Catulle

1918 Poèmes. Ulysse chez les Phéniciens

1919 Pirouettes

1921 La petite fille aux yeux sombres

1923 Tonton, ou Joseph veut rester pur, avec Paul Nivoix et Louis Raine

1925 Les marchands de gloire, avec Paul Nivoix

1926 Jazz. Direct au coeur, avec Paul Nivoix

1928 Topaze

1929 Marius

1931 Marius,* réalisation Alexandre Korda, scénario, adaptation et dialogue de Marcel Pagnol

1931 Fanny

1932 Fanny, réalisation Marc Allégret. Topaze, réalisation Louis Gasnier (avec Louis Jouvet). Direct au cœur, réalisation Roger Lion

1933 Jofroi, d’après Giono

1934 Angèle, d’après Giono (Un de Baumugnes)

1935 Merlusse

1935 Merlusse. Cigalon

1936 Cigalon. César

1936 Topaze (avec Arnaudy)

1937 Regain, d’après Giono

1938 La femme du boulanger, d’après Giono. Le Schpountz

1940 La fille du puisatier

1945 Naïs, d’après Zola (Naïs Micoulin), réalisation Raymond Leboursier

1946 Le premier amour

1947 Le songe d’une nuit d’été

1947 Notes sur le rire. Hamlet

1948 La critique des critiques

1948 La belle Meunière

1950 Topaze (avec Fernandel). Le rosier de Madame Husson, d’après Maupassant

1952 Manon des Sources

1953 Manon des Sources

1954 Quatre Lettres de mon Moulin, d’après Daudet .

1955 Judas

1956 Fabien

1957 La gloire de mon père. Le château de ma mère

1959 Les Bucoliques, traduction. Le temps des secrets

1962 La Dame aux Camélias

1962 L’eau des collines, 2 vol

1964 Le Masque de Fer

1967 Le curé de Cucugnan.

1973 Le secret du Masque de Fer

1977 Le temps des amours, posthume.

Discours et travaux académiques

Mot attribué lors de l’installation

Attache :

n. f. XIIe siècle, atache. Déverbal d'attacher.

I. Ce qui attache.
1. Objet servant à attacher. Une attache en or fermait sa robe. Faire une attache avec un bout de ficelle. Le chien a rompu son attache, sa laisse. Mettre un animal à l'attache, l'attacher avec une chaîne, une corde, une longe. Garder un cheval à l'attache. Fig. Cette mère tient son fils à l'attache, elle l'empêche d'aller et venir à sa guise. Il est là comme un chien à l'attache, il est toujours à l'attache, il n'est pas libre de ses mouvements, du fait de son travail, de ses fonctions.
2. anat. Endroit où un muscle se fixe à l'os ; jointure des membres. L'attache d'un muscle. L'attache du cou. Avoir les attaches fines, avoir les poignets fins et les chevilles fines.
3. Souvent au pluriel. Sentiment parfois très fort qui unit moralement à quelqu'un ou à quelque chose ; lien, relation. Il n'a d'attache avec personne, il vit isolé ou il n'aime personne. Être dégagé de toute attache. Il a conservé des attaches avec son pays natal. Rompra-t-il jamais ses attaches ? Il a des attaches avec le ministère.

II. Action d'attacher ; le fait d'être attaché.
1. marine. Droit d'attache, redevance qu'on paie pour amarrer une embarcation à un port, à une rive. Port d'attache d'un navire, port où il est immatriculé. Port d'attache d'un officier de marine. Fig. Port d'attache ou point d'attache, endroit auquel on est attaché pour des raisons diverses et qu'on ne saurait quitter sans désirer y revenir quelque jour. Ce village est devenu mon port d'attache. Je n'ai plus aucun point d'attache dans la région.
2. Vieilli. Lettre d'attache ou, ellipt., attache, lettre accompagnant, pour les rendre exécutoires, des pièces de chancellerie, des arrêts de cour, les ordonnances d'un gouverneur de province. • Expr. Prendre l'attache d'un supérieur, prendre contact avec lui, le consulter pour s'assurer de son accord ou pour faire une démarche conjointe avec lui.