Né à Marseille, le 21 novembre 1895.
Fils d’avocat, Marcel Brion fit son droit à la faculté d’Aix-en-Provence et, de 1920 à 1924, exerça comme avocat au barreau de Marseille. Il devait cependant bientôt abandonner le droit et, au gré de multiples voyages, se familiariser avec les cultures européennes.
Historien de l’art, fin critique littéraire, Marcel Brion explora dans son œuvre d’essayiste ses deux domaines de prédilection : la Renaissance italienne (Giotto (1929), Botticelli (1932), Laurent le Magnifique (1937), Michel-Ange (1939), Machiavel (1943), Lumières de la Renaissance (1950), Léonard de Vinci (1954), Les Borgia (1979), etc.) et l’âme romantique allemande (Goethe (1950), Robert Schumann et l’Âme romantique (1956), La peinture allemande (1959), Schubert (1960), L’art fantastique (1962), Novalis, Jean-Paul, L’Allemagne romantique (1962-63), L’Art romantique (1963), etc.) à quoi s’ajoutent plusieurs biographies historiques : Théodoric, roi des Ostrogoths (1935), Blanche de Castille (1939), Bayard (1953), Tamerlan (1963), Frédéric II de Hohenstaufen (1978).
Critique de littérature étrangère au Monde et à la Revue des deux mondes, collaborateur de l’ORTF et de plusieurs revues, Marcel Brion se découvrit, à l’approche de la cinquantaine, une vocation tardive de romancier. Auteur entre autres de contes fantastiques, il allait, avant Gracq ou Buzzati, se révéler un maître du dépaysement volontaire. On citera dans son œuvre romanesque : La Folie Céladon (1935), Un enfant de la terre et du ciel (1943), L’Enchanteur (1947), La Chanson de l’oiseau étranger (1958), La Ville de sable (1959), La Rose de cire (1964), Les Escales de la haute nuit (1965), De l’autre côté de la forêt (1966), Les Miroirs et les Gouffres (1968), L’Ombre d’un arbre mort (1970), Nous avons traversé la montagne (1972), La Fête de la tour des âmes (1974), Guarde (1976), Algues (1976), Le Journal d’un visiteur (1980), Villa des hasards (1984).
Après un échec au fauteuil du duc de La Force contre Joseph Kessel en 1962, Marcel Brion fut élu à l’Académie française le 12 mars 1964. Il succédait à un ami, Jean-Louis Vaudoyer, dont l’éloge lui tenait particulièrement à cœur. Il fut reçu le 10 décembre 1964 par René Huyghe.
Mort le 23 octobre 1984.