Né à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), le 5 juillet 1899.
Marcel Achard se plaisait à déclarer à propos de sa naissance : « Je suis né par autorisation spéciale du pape et du Président de la République. Mon père avait épousé la fille de sa sœur. De sorte que mon grand-père était en même temps mon arrière-grand-père, mon père, mon grand-oncle et ma mère ma cousine germaine. »
Il passa sa jeunesse dans le petit café-tabac de son père, fit ses études secondaires à Caluire et prépara l’École normale d’Instituteurs. Mais, hésitant sur sa vocation, il apprit ensuite le métier de monteur-ajusteur, puis tenta sans succès le conservatoire de Lyon.
À dix-huit ans il arrivait à Paris, avec cinq cents francs en poche. Pour vivre, il trouva d’abord un emploi de placier en papier carbone. Mais, habité depuis l’enfance par la passion du théâtre (à dix ans il avait écrit une première pièce de cape et d’épée), il occupait ses loisirs à jouer le vaudeville et finit par se faire embaucher comme souffleur au théâtre du Vieux-Colombier. On raconte que, troublé par les jambes des actrices, il en oublia de souffler leur texte et se fit renvoyer. Il fut alors engagé comme journaliste à L’Œuvre, grâce à un autre lyonnais, Henri Béraud.
S’étant lancé parallèlement dans l’écriture dramatique, il fit jouer sans aucun succès sa première pièce, La Messe est dite. Il devait avoir plus de chance avec sa troisième pièce, Voulez-vous jouer avec moâ ? (1924), pièce d’avant-garde montée par Charles Dullin à L’Atelier. Mais c’est avec Jean de la Lune (1929), qu’il connut véritablement le succès et une renommée bientôt internationale.
Amour, mélancolie, poésie et humour sont les mots qui définissent le théâtre de Marcel Achard dont plusieurs titres deviendront des classiques de la scène. Citons entre autres : Je ne vous aime pas (1926), Domino (1932), créé par Louis Jouvet, Noix de coco (1936), Adams (1939), Auprès de ma blonde (1946), Nous irons à Valparaiso (1947), Le Moulin de la Galette (1951), Les Compagnons de la marjolaine (1953), Patate (1954), créé par Pierre Dux, L’Idiote (1960), créée par Annie Girardot au théâtre Antoine. Avec ces pièces, il obtint des triomphes, et il demeure un maître du théâtre qu’on appelle « de boulevard ».
On doit également à Marcel Achard plusieurs scénarios et dialogues de films, notamment Mayerling de Litvak (1936), Gribouille (1937), et Les Petites du quai aux Fleurs (1943) d’Allégret, Madame de… d’Ophüls (1953), La Femme et le Pantin de Duvivier (1959).
Marcel Achard fut élu à l’Académie française, le 28 mai 1959, au fauteuil d’André Chevrillon. Ce siège était vacant depuis deux ans. Pour ce scrutin destiné à le pourvoir, plusieurs candidats s’étaient déclarés depuis longtemps, notamment Jean Guitton et Henri Bosco. La candidature de Marcel Achard ne datait, elle, que d’une semaine, mais c’est le dramaturge qui l’emporta finalement au troisième tour. Son talent, sa gaieté, son brio et son regard de myope derrière de grosses lunettes rondes lui avaient conquis 17 voix. Il fut reçu par Marcel Pagnol, le 3 décembre 1959.
Mort le 4 septembre 1974.