Né à Paris, le 30 octobre 1894.
Jean Rostand était fils du dramaturge Edmond Rostand, membre de l’Académie française. Attiré vers les sciences plus que vers les lettres, encore que doué d’une plume excellente, il obtint sa licence ès sciences et, s’étant découvert une véritable passion pour la biologie, travailla pendant la Première Guerre mondiale dans le laboratoire du professeur Vincent sur le vaccin antithyphique.
Ayant participé en 1936 à la création de la section de biologie au Palais de la Découverte, il organisa à Ville d’Avray son propre laboratoire, où il devait se consacrer sur les amphibiens à de nombreuses recherches, touchant notamment au domaine de la parthénogenèse et de la gynogenèse, où il fit d’importantes découvertes.
Il est l’auteur d’une œuvre scientifique exceptionnellement abondante qui comprend : Les Chromosomes, artisans de l’hérédité et du sexe, De la mouche à l’homme, La Formation de l’être, État présent du transformisme, L’Évolution des espèces, Du germe au nouveau-né, La vie des crapauds, Les Problèmes de l’hérédité et du sexe, Du nouveau-né à l’adulte, De l’adulte au vieillard, La vie des libellules, La Nouvelle Biologie, La parthénogenèse des vertébrés, Biologie et médecine, Hérédité et Racisme, La vie et ses prophètes, Mœurs nuptiales des bêtes, Science et Génération, l’Homme, Les Idées nouvelles de la génétique, La Genèse de la vie, La vie des vers à soie, Esquisse d’une histoire de la biologie, L’Avenir de la biologie, La Parthénogenèse animale, La Biologie et l’Avenir humain, Les Origines de la biologie animale et l’abbé Spallanzani, Les Grands courants de la biologie, La Génétique des batraciens, L’Hérédité humaine, Instruire sur l’homme, La Vie cette aventure, Les Crapauds, Les Grenouilles et quelques grands problèmes biologiques, Peut-on modifier l’homme ?, L’Atomisme en biologie, Science fausse et fausses sciences, Pensées d’un biologiste, Nouvelles pensées d’un biologiste.
Figure pittoresque mais par certains côtés géniale du monde scientifique, Jean Rostand sut s’imposer comme un chercheur original et indépendant d’une grande liberté d’esprit, en marge des circuits universitaires et officiels auxquels il préférait sa retraite studieuse de Ville d’Avray. Il sut être un écrivain de talent quand il se consacrait, hors de la science, à son goût pour les lettres. On lui doit à ce titre plusieurs romans et essais, parmi lesquels l’avenir retiendra surtout Pages d’un moraliste. C’est le moraliste qu’il fut de plus en plus alors qu’il avançait en âge.
Après une première élection blanche, le 22 mai 1958, en pleine crise politique, où il n’obtint que 18 voix contre le bâtonnier Charpentier au fauteuil de Claude Farrère, Jean Rostand fut élu à l’Académie française le 16 avril 1959, par 17 voix au fauteuil d’Édouard Herriot. Il fut reçu le 12 novembre 1959 par Jules Romains.
Mort le 4 septembre 1977.