Né à Bayonne, le 14 novembre 1907.
Fils du docteur Maurice Delay, chirurgien et maire de Bayonne, Jean Delay devait à son tour embrasser une carrière médicale. En parallèle cependant, il fit des études littéraires ; il était licencié en philosophie et docteur ès lettres.
Docteur en médecine, il devint médecin des hôpitaux de Paris en 1938. Agrégé en 1939, il obtint le statut de professeur de clinique des maladies mentales et de l’encéphale en 1946. Directeur de l’Institut de psychologie de l’université de Paris, il fut également président de la société française de psychologie et du premier congrès mondial de psychiatrie en 1950, président du comité national d’études des fonctions et maladies du cerveau en 1959, et du collège international, de neuropsychopharmacologie en 1965.
Il publia de nombreux ouvrages touchant à sa discipline : Les Astéréognosies et les sensibilités cérébrales, Les Dérèglements de l’humeur, La Psychophysiologie humaine, Aspects de la psychiatrie moderne, Études de psychologie médicale, Les Ondes cérébrales et la psychologie, L’Électricité cérébrale, Introduction à la médecine psychosomatique.
Dans cet ensemble, les Dissolutions de la Mémoire méritent une place particulière, car cette étude joint à l’œuvre scientifique toutes les qualités de l’œuvre littéraire.
La place de Jean Delay, dans l’histoire de la médecine, est surtout marquée par l’hypothèse qu’il avança et démontra, selon laquelle un certain nombre des affections psychiques les plus répandues et les plus pénibles avaient une origine physique et étaient dues à des insuffisances morales. D’où sa découverte, en collaboration avec son plus remarquable disciple, Pierre Deniker, des médicaments psychotropes ayant pour fonction de compenser une déficience dans la production par l’organisme humain de substances nécessaires à l’équilibre mental ou affectif. Il restera par là l’un des plus grands psychiatres des temps modernes.
Parallèlement, cet esprit extrêmement cultivé accomplit une œuvre de romancier et de critique. On citera parmi ses travaux La Cité grise (sous le pseudonyme de Jean Farel), Les Reposantes, Homme sans nom, La Jeunesse d’André Gide, Psychiatrie et psychologie de « L’Immoraliste » (Grand Prix de la Critique). On lui doit par ailleurs d’importantes préfaces à l’édition des correspondances de Roger Martin du Gard avec André Gide et avec Jacques Copeau.
Il consacra ses dernières années à une très singulière entreprise d’historien, en recherchant dans les minutiers des notaires tout ce qui concernait, ses ancêtres parisiens au long de cinq siècles. Transcendant la généalogie, il a donné par là, sous le titre d’Avant-Mémoire, une étonnante fresque de sociologie urbaine.
Membre de l’Académie de médecine depuis 1955, Jean Delay fut élu à l’Académie française le 4 juin 1959, par 21 voix au fauteuil de Georges Lecomte. Il fut reçu le 21 janvier 1960 par Pasteur Vallery-Radot.
Mort le 29 mai 1987.