Jean COCTEAU Élu en 1955 au fauteuil 31

N°605
Commandeur de la Légion d’honneur
Cinéaste
Chorégraphe
Peintre
Auteur dramatique
Poète
Jean Cocteau

Biographie

Né à Maisons-Laffitte, le 5 juillet 1889.

Issu d’une famille de la grande bourgeoisie parisienne, Jean Cocteau fit ses études au lycée Condorcet à Paris. Il était âgé de neuf ans lorsque son père se suicida.

Esprit artiste, esthète au tempérament de dandy, il publia ses premiers poèmes dès 1909 et devint une des figures à la mode du Tout-Paris et des salons que fréquentaient les Daudet, la comtesse de Noailles, Marcel Proust. En 1913, la création par Diaghilev du Sacre du Printemps de Stravinski fut pour lui une véritable révélation, qui devait influencer l’ensemble de son œuvre protéiforme.

Engagé comme ambulancier pendant la Première Guerre mondiale, il se lia d’amitié avec Apollinaire.

L’entre-deux-guerres devait être pour Jean Cocteau, au faîte de sa gloire, une période d’intense créativité, placée sous le signe de l’avant-garde. Il collabora avec des musiciens tels Érik Satie (Parade, 1917) et Darius Milhaud, comme avec des peintres célèbres.

Il témoigna dans son écriture d’une égale curiosité, s’essayant à la poésie d’inspiration futuriste, dadaïste ou cubiste : Le Cap de Bonne Espérance (1919), au roman poétique : Le Potomac (1919), Thomas l’imposteur (1923), Les Enfants terribles (1929).

Il occupa également une grand place dans le théâtre, avec Les Mariés de la tour Eiffel (1924), La Voix humaine (1930), La Machine infernale (1934), Les Parents terribles (1938), Les Monstres sacrés (1940), La Machine à écrire (1941), L’Aigle à deux têtes (1946), Bacchus (1952).

Enfin, le cinéma devait à son tour attirer Jean Cocteau, qui donna au septième art des films et des scénarios marquants, parmi lesquels on citera Le Sang d’un poète (1930), L’Éternel retour (1943), La Belle et la Bête (1945), Les Parents terribles (1949), Orphée (1950), Le Testament d’Orphée (1960).

Il convient d’ajouter encore à la palette variée de ses talents celui de dessinateur et de peintre. On lui doit, outre des albums, la décoration des chapelles de Villefranche-sur-Mer et Milly-la-Forêt.

Génial « touche-à-tout », passé maître dans l’art du sortilège, ce créateur que son originalité empêche d’enfermer dans telle ou telle mouvance littéraire ou artistique ne se voua qu’à un seul maître : l’étonnement — le sien comme celui des autres.

Jean Cocteau fut élu à l’Académie française le 3 mars 1955 au fauteuil de Jérôme Tharaud, par 17 voix contre 11 à Jérôme Carcopino. Se présentait également un inconnu, le vicomte de Venel, qui rédigeait en vers de mirliton ses lettres de candidatures, renouvelées plus de trente fois.

Reçu le 20 octobre 1955 par André Maurois, Cocteau décrivait la Coupole comme « quelque grotte sous-marine, une lumière quasi surnaturelle d’aquarium et sur des gradins en demi-cercle, quarante sirènes à queues vertes et à voix mélodieuses ».

Mort le 11 octobre 1963.

Signature de Jean Cocteau

Œuvres

1909 La lampe d’Aladin

1910 Le prince frivole

1912 La danse de Sophocle

1912 Le dieu bleu

1917 Parade

1918 Le Coq et l’Arlequin

1919 Le Cap de Bonne-Espérance

1919 Ode à Picasso

1919 Potomak

1919 Discours du grand sommeil

1920 Escales

1920 Le bœuf sur le toit

1920 Poésies 1917-1920

1921 La noce massacrée

1921 Le gendarme incompris (en collaboration avec Radiguet)

1921 Les mariés de la tour Eiffel

1922 Le secret professionnel

1922 Vocabulaire

1922 Antigone

1922 Carte blanche

1923 Thomas l’imposteur

1923 Dessins

1923 Le grand écart

1923 Plain chant

1924 Le train bleu

1924 Picasso

1924 Poésies 1916-1923, 2 vol.

1924 Roméo et Juliette

1925 Le mystère de Jean l’Oiseleur

1925 L’ange Heurtebise

1925 Prière mutilée

1925 Cri écrit

1926 Maison de santé

1926 Orphée

1926 Le rappel à l’ordre

1926 Lettre à Jacques Maritain

1927 Oedipus rex

1927 Opéra

1927 Antigone

1927 Le pauvre matelot

1928 Vingt-cinq dessins d’un dormeur

1928 Œdipe roi

1929 Les enfants terribles

1929 Une entrevue sur la critique

1930 La voix humaine

1930 Le sang d’un poète

1930 Opium

1932 Morceaux choisis

1932 Essai de critique indirecte

1933 Le fantôme de Marseille

1934 La machine infernale (Grasset)

1935 Portrait-souvenir (Grasset)

1935 Soixante dessins pour Les enfants terribles

1936 L’école des veuves

1937 Les chevaliers de la Table ronde

1937 Mon premier voyage

1938 Les parents terribles

1940 Le bel indifférent

1940 Les monstres sacrés

1940 La fin du Potomak

1941 Allégories

1941 Dessins des décors et costumes de La main passe, de Feydeau

1941 La machine à écrire

1942 Le baron fantôme (dialogues)

1943 L’épouse injustement soupçonnée

1943 L’éternel retour (scénario et dialogues)

1943 Mythe du Greco

1943 Renaud et Armide

1945 Les dames du Bois de Boulogne (dialogues)

1945 Portrait de Mounet-Sully

1945 Léone

1946 La Belle et la Bête, journal d’un film

1946 Le jeune homme et la mort

1946 Crucifixion

1946 La Belle et la Bête

1946 La Belle et la Bête (scénario et réalisation)

1946 L’aigle à deux têtes

1947 La difficulté d’être

1947 Ruy Blas (scénario et dialogues)

1948 L’aigle à deux têtes (réalisation)

1948 Poèmes

1948 Reines de la France

1948 Cartons de la tapisserie Judith et Holopherne, pour Aubusson

1948 Drôle de ménage

1948 Les parents terribles (scénario, dialogues et réalisation)

1949 Les enfants terribles (scénario et dialogues)

1949 Lettre aux Américains

1949 Maalesh

1949 Théâtre de poche

1950 Coriolan

1950 Orphée

1950 Phèdre

1951 Entretiens autour du cinématographe

1951 Jean Marais

1951 Le passé défini - 9 vol.

1951 Bacchus

1952 Le journal d’un inconnu

1952 L’Apocalypse

1952 Gide vivant

1952 Le chiffre 7

1953 Appoggiatures

1953 Démarche d’un poète

1953 La dame à la licorne

1954 Poésies 1946-1947

1954 Clair-obscur

1955 Dessine son épée d’académicien

1956 Poèmes 1916-1955 (Gallimard)

1957 Entretiens sur le musée de Dresde (en collaboration avec Aragon)

1957 La corrida du 1er mai (Grasset)

1957 Le bel indifférent (scénario et dialogues)

1957 Décoration de la chapelle Saint-Pierre, à Villefranche-sur-Mer

1957 Décoration de la salle des mariages de l’Hôtel de Ville de Menton

1958 Dessins de modèle pour les verriers de Murano

1958 Paraprosodies

1959 Décoration de la chapelle Saint-Blaise-des-Simples, à Milly-la-Forêt

1959 Gondole des morts

1959 La dame à la licorne

1959 Le poète et sa muse

1959 Poésie critique I

1960 Nouveau théâtre de poche

1960 Poésie critique II

1960 Le testament d’Orphée

1961 Cérémonial espagnol du Phénix

1961 La partie d’échecs

1962 Décoration d’un panneau à l’Hôtel de Ville de Saint-Jean-Cap-Ferrat

1962 Le cordon ombilical

1962 L’impromptu du Palais-Royal

1962 Picasso 1916-1961

1962 Requiem (Gallimard)

1962 Cartons pour les vitraux de l’église Saint-Maximin à Metz

Discours et travaux académiques

Mot attribué lors de l’installation

Brandir :

v. tr.
I.
XIe siècle, au sens de « agiter (une arme) ». Dérivé de l'ancien français brand, « tison », d'où « épée ». Élever à bout de bras pour menacer ou attirer l'attention. Brandir une épée, une lance, un poignard. Brandir le poing. Les enfants brandissaient de petits drapeaux. La foule défilait, brandissant des pancartes, des banderoles. Fig. Brandir l'étendard de la révolte, donner le signal de la révolte. Brandir le règlement, la loi, s'en servir comme justification.
II.
XVIIe siècle. Origine incertaine. Peut-être emploi par extension de brandir I. menuiserie. Affermir deux pièces de bois l'une contre l'autre, sans qu'elles soient entaillées, au moyen d'une cheville qui les traverse. Brandir un chevron sur la panne.