Né à Toulon, le 4 février 1848.
Poète, romancier et auteur dramatique, Jean Aicard, profondément marqué par son enfance méridionale, se fit dans ses vers le chantre de la Provence. Inspiré par Lamartine qu’il fréquenta adolescent, il lui dédia une ode qui fut couronnée par l’Académie française.
Auteur de pièces de théâtre (Pygmalion, Othello ou le More de Venise, Le Père Lebonnard), il écrivit aussi des romans dont le plus célèbre, Maurin des Maures (1908), ne le cède pas en pittoresque au Tartarin de Tarascon d’Alphonse Daudet.
Il devint en 1894 Président de la Société des gens de lettres et fut maire de Sollies-ville, dans le Var. Plusieurs fois lauréat de l’Académie française et, à ce titre, comme le soulignait Pierre Loti dans son discours de réception, « cas unique d’un nouveau venu (...) ayant déjà parlé ici-même bien avant le jour de sa réception », puisqu’il avait donné lecture de son œuvre sous la Coupole lors de l’attribution d’un de ses prix, il essuya cependant trois échecs (contre Barrès, le marquis de Ségur et Henri Poincaré) avant d’être élu, le 1er avril 1909, au fauteuil de François Coppée, au septième tour de scrutin par 16 voix sur 31 votants. Cette élection difficile a fait dire au duc de Castries, dans La Vieille dame du Quai Conti, que le succès de Jean Aicard « fut l’éloge de sa persévérance »... Jean Aicard fut reçu le 23 décembre 1909 par Pierre Loti. Ce dernier s’appliqua à souligner la continuité qui existait de Coppée à Jean Aicard, en affirmant qu’ils étaient « les deux poètes contemporains les plus populaires de notre pays ». Il s’adressa enfin au nouvel académicien en ces termes : « C’est le peuple effervescent des campagnes de Provence qui vous a élu pour son barde. »
Mort le 13 mai 1921.