Né à Paris, le 20 avril 1895.
Descendant d’une famille de la noblesse catalane, Henry de Montherlant fit ses études à Jeanson-de-Sailly, puis au collège de Sainte-Croix de Neuilly dont il devait s’inspirer pour écrire La Relève du matin et La Ville dont le prince est un enfant.
Mobilisé en 1916 dans le service auxiliaire, puis dans le service actif au 360e R.I., il fut blessé et décoré. Marqué par cette expérience, il en tirera Songe, roman autobiographique, et son Chant funèbre pour les morts de Verdun, exaltation de l’héroïsme de la Grande Guerre.
Nombre des œuvres qu’il publia dans les années d’après-guerre (Les Bestiaires, Les Olympiques, Aux fontaines du désir, La Petite infante de Castille, etc.) étaient empreintes du même goût pour les valeurs viriles et fraternelles, jusqu’aux Jeunes filles, roman en quatre volumes où il affichait délibérément sa misogynie et qui lui valut une renommée internationale.
Durant cette période, Henry de Montherlant choisit de séjourner la plupart du temps hors de France, autour de la Méditerranée.
Auteur fécond, il produisit une œuvre importante, dans laquelle le théâtre tint, à partir des années 1940, une place importante. Citons ses pièces les plus célèbres : La Reine morte, Fils de personne, Malatesta, Le Maître de Santiago, Port-Royal, Don Juan, Le Cardinal d’Espagne.
Il est également l’auteur d’essais. Ceux que lui inspirèrent la défaite de 40 et les années de l’Occupation : L’Équinoxe de septembre, Le Solstice de juin, Textes sous une occupation —1940-1944, Carnets — 1940-1944, furent assez discutés. On lui reprocha un certain écart entre les attitudes héroïques dont il s’était fait spécialité dans ses ouvrages antérieurs et son comportement moins engagé et moins glorieux durant ces années d’épreuves.
Sur la fin de sa carrière, Montherlant revint à la veine romanesque avec Le Chaos et la Nuit, Les Garçons, Un assassin est mon maître.
Écrivain sans cesse en quête de perfection esthétique, d’un style brillant et aéré, Henry de Montherlant est le créateur d’une œuvre où se font écho en s’opposant la morale chrétienne et la morale profane, le culte de l’héroïsme et celui de l’hédonisme.
Envisageant l’entrée de Montherlant sous la Coupole, François Mauriac écrivait dans son Bloc-notes, le 7 mars 1960 : « Montherlant, c’est pour moi un écrivain, le type même de l’écrivain français d’une certaine famille (Chateaubriand, Barrès), à laquelle je me flatte d’appartenir aussi, avec d’anciennes et solides alliances du côté de Port-Royal : j’y suis moi-même demeuré fidèle, alors que Montherlant, qui a toujours joué les libertins, y a cherché des sujets de pièce, mais non des principes de vie. Il n’empêche qu’on est des frères. »
Il fut élu à l’Académie française le 24 mars 1960, sans concurrent au fauteuil d’André Siegfried. Il n’avait pas effectué de visites de candidature, formalité à laquelle il se refusait. Agoraphobe, ou prétendant l’être, il ne fut reçu, par le duc de Lévis Mirepoix le 20 juin 1963, qu’en séance de commission de lecture. Dans son discours, assez singulier, il insista longuement sur une géographie de la Nouvelle-Zélande, pourtant fort accessoire dans l’œuvre d’André Siegfried.
Atteint de cécité et voyant ses facultés décliner, Henry de Montherlant choisit de se donner la mort à l’âge de soixante-seize ans. Ce qui avait souvent paru attitude théâtrale, chez ce grand admirateur des exemples antiques, reçut ainsi une tragique justification.
Mort le 21 septembre 1972.