Né à Paris, le 16 janvier 1822.
Quatrième fils de Louis-Philippe, général de division, gouverneur général de l'Algérie en 1847, prit la Smala d'Abd-el-Kader, en 1843, fut exilé au 24 février 1848. Il fut élu député en 1871, mais ne siégea pas avant que le gouvernement de Thiers fût régulièrement installé ; il prit deux fois la parole à l'Assemblée de Versailles ; réintégré dans son grade de division, il présida en octobre 1873 le conseil de guerre qui jugea Bazaine ; il demanda l'autorisation de visiter les champs de bataille autour de Metz, au gouvernement allemand, qui la lui refusa. Il fut nommé au commandement du 7e Corps d'armée à Besançon au mois de septembre 1873. Le duc d'Aumale avait acquis un certain prestige, et, après l'échec des négociations en vue d'une restauration royaliste, ses amis eurent un moment l'idée de le faire stathouder ; en 1879, nommé inspecteur général des corps d'armée, il resta en disponibilité, puis les agissements du parti royaliste ayant inquiété le gouvernement, le duc d'Aumale fut, avec les autres princes de sa famille qui appartenaient à l'armée, mis en non activité par retrait d'emploi en 1883, et rayé des cadres de l'armée en 1886. Le duc d'Aumale écrivit au Président de la République, Jules Grévy, une lettre de protestation contre cette nouvelle mesure, dont la conséquence fut l'expulsion du prince. Il rendit alors publiques les dispositions qu'il avait prises pour faire donation à l'Institut du château, du domaine et des collections qu'il possédait à Chantilly.
Le duc d'Aumale avait été élu le 30 décembre 1871 membre de l'Académie française par 28 voix sur 29 votants en remplacement du comte Charles de Montalembert, et reçu par son ancien précepteur, Cuvillier-Fleury, le 3 avril 1873. À l'occasion de sa réception, l'Académie avait fait revivre une vieille question relativement à l'appellation dont on devrait se servir à l'égard du récipiendaire que les usages du monde devaient faire appeler Monseigneur et que le principe égalitaire de l'Académie devait faire appeler Monsieur ; on rappelait que Séguier et Colbert n'avaient pas voulu du premier titre, que le comte de Clermont y avait renoncé, mais on rappelait aussi que le cardinal Dubois et le cardinal Maury l'avaient exigé. Le duc d'Aumale trancha le différend en faisant savoir à la compagnie qu'il désirait se conformer à ses usages et être appelé Monsieur.
Il fut reçu à l'Académie des Beaux-Arts le 14 février 1880 et à l'Académie des Sciences morales et politiques le 30 mars 1889, nommé directeur de l'académie de Besançon, docteur honoraire de l'Université d'Oxford et membre de l'Académie royale de Bruxelles ; il était Grand-croix de la Légion d'honneur depuis 1842.
Après sa donation royale à l'Institut, il fut, de la part de ce corps, l'objet de manifestations reconnaissantes : une médaille gravée par Chapelain lui fut solennellement remise à Bruxelles le 28 décembre 1887 par une délégation de l'Institut, à raison d'un délégué pour chacune des cinq académies ; l'Institut adressa au gouvernement une demande collective pour le rappel du prince exilé, en 1888 ; le décret de bannissement fut rapporté le 7 juin 1889.
Le duc d'Aumale fut un bibliophile et un collectionneur éclairé ; il écrivit divers ouvrages entre autres Les Zouaves et Les Chasseurs à pied qui furent publiés sous un pseudonyme en 1855 et en 1859 dans la Revue des deux mondes. Son œuvre la plus importante est l'Histoire des Princes de Condé, en cinq volumes.
Il reçut Edmond Rousse.
Mort le 7 mai 1897.