Né à Ri (Normandie), en 1610.
Commissaire des guerres, historiographe de France. Il s’appelait Eudes. — Mézeray est le nom d’un canton. — Il a laissé une bonne Histoire de France en trois volumes et une Histoire des Turcs. Il fut élu sans sollicitations en remplacement de Voiture, en 1648, et « après la mort de Conrart (1675), l’Académie lui conféra l’emploi de Secrétaire perpétuel : non qu’elle l’ait jamais regardé comme un écrivain correct, mais en ce temps-là surtout, cette place ne pouvait être donnée qu’à un homme laborieux et de bonne volonté, parce qu’il fallait que le Secrétaire fît, en son particulier, le canevas du Dictionnaire, pour préparer d’une assemblée à l’autre le travail de la compagnie. » (d’Olivet).
Il collabora en effet au Dictionnaire dès la mort de Vaugelas. Il lut l’article Jeu lors de la visite de la reine Christine. « Pour laisser à la postérité un monument de la liberté de l’Académie dans les élections », il donnait toujours une boule noire à ceux qui se présentaient.
Mézeray avait été frondeur. Il était, avec Patru, ennemi de toute étiquette.
Il eut l’idée du premier journal littéraire et scientifique, idée qui fut reprise par les fondateurs du Journal des Savants de Sallo et l’abbé Gallois.
« Il ne manque ni de diligence, ni de sagacité. Son style n’est pas non plus mauvais, quoiqu’il pût être plus naturel et plus soutenu... C’est néanmoins le meilleur de nos compilateurs français, et qui a assez de fond et de pénétration pour bien faire, s’il ne présumait point tant de lui et qu’il pût se rendre docile. » (Chapelain).
L’Histoire de France de Mézeray... est une lecture des plus fertiles et des plus nourrissantes pour l’esprit ; on y apprend chemin faisant mille choses de l’ancienne France, de l’ancien monde, que les meilleurs historiens modernes ne sauraient suppléer. » (Sainte-Beuve, Causeries. Cf. Aussi notice de S. Combet).
Mort le 10 juillet 1683.