Né à Saint-Félix (Savoie), le 3 janvier 1802.
Auteur de nombreux ouvrages religieux destinés à la jeunesse, orateur sacré, évêque d'Orléans, il fut député et sénateur inamovible en 1875 ; il poursuivit la canonisation de Jeanne d'Arc et fut l'un des auteurs de la loi de 1850 sur la liberté de l'enseignement ; il fut pendant peu de temps professeur d'éloquence sacrée à la Sorbonne ; son cours fut suspendu à cause de ses attaques contre Voltaire qui soulevèrent des protestations ; il soutint contre Louis Veuillot et son journal L'Univers une polémique religieuse retentissante. Son attitude hostile à l'Empire après la guerre d'Italie le fit poursuivre en 1860 ; en 1870, au mois d'octobre, il fut retenu prisonnier dans son palais épiscopal pendant quelques jours par les troupes allemandes.
Dupanloup, combattu par les gouvernementaux, fut difficilement élu à l'Académie le 18 mai 1854 en remplacement de Pierre-François Tissot, et reçu par le comte de Salvandy le 9 octobre suivant ; dans son discours, Dupanloup ne parla pas du théâtre de Tissot, il le loua comme traducteur de Virgile. Il fut un des chefs du parti religieux à l'Académie et dirigea l'opposition qu'elle fit à la guerre d'Italie ; il patronna la candidature de Lacordaire et combattit avec passion celle de Littré, ainsi que les candidatures éventuelles de Taine et de Renan ; il publia un Avertissement à la Jeunesse et aux Pères de famille qui décida l'élection de Carné, au troisième tour de scrutin, contre Littré ; l'opinion publique protesta vigoureusement contre cette élection et contre l'influence qu'avait exercée Dupanloup. En 1864, il fit refuser un prix que l'Académie se disposait à donner à Taine pour son Histoire de la Littérature anglaise. Lorsque Littré fut élu en 1871, la colère de Dupanloup fut telle qu'il voulut donner sa démission d'académicien ; l'Académie vota l'ordre du jour pur et simple sur cet incident, par 28 voix sur 30 votants, et, cédant aux instances de Guizot, l'évêque d'Orléans ne persista pas dans sa première décision ; avant de mourir, il manifesta le regret de ne pouvoir pas voter pour Taine, qu'il avait combattu autrefois, mais dont les derniers ouvrages le réconciliaient avec lui.
Mort le 11 octobre 1878.