Né à Fréjus, le 3 mai 1748.
Métaphysicien politique, il eut beaucoup d'idées nouvelles, écrivit de nombreuses brochures politiques et trouva quantité de mots heureux faisant image, qui le rendirent très populaire. Député de Paris aux États généraux, il fut le rédacteur du serment du Jeu de Paume, proposa la fusion des trois ordres et la constitution des États généraux en Assemblée constituante ; il eut l'idée de la division de la France en départements ; membre de la Convention, il vota la mort de Louis XVI sans sursis ni appel au peuple ; il présida la Convention, et, plus tard, il fit partie du Conseil des Cinq-Cents. Sieyès fut membre et président du Directoire, puis consul ; il prépara le 18 brumaire et sous l'Empire, il fut créé comte et sénateur ; il devint président du Sénat. Il avait été ambassadeur à Berlin en 1798.
Sieyès fut membre de l'Institut en 1795, dans la classe des Sciences morales et politiques ; à l'organisation de 1803, il fit partie de la deuxième classe dont il fut président et où il occupa le fauteuil de Jean-Sylvain Bailly ; exclu par l'ordonnance de 1816, il fut exilé en Hollande et ne rentra en France qu'en 1830 ; il fit partie de l'Académie des Sciences morales et politiques de 1832.
Mignet a écrit une notice sur Sieyès.
Mort le 20 juin 1836.