Né à Marseille, le 2 juillet 1825.
Avocat, orateur parlementaire, publiciste, il fut député de Paris en 1857 et l'un des cinq opposants à l'Empire ; réélu en 1863, il se rapprocha du gouvernement impérial et fut ardemment combattu aux élections de 1869 ; il échoua à Paris mais fut élu dans le Var. Rallié à l'Empire libéral, il devint premier ministre avec le portefeuille de la Justice en 1870 ; c'est sous son ministère que la guerre de 1870 fut déclarée. Émile Ollivier prononça à cette occasion des paroles malheureuses qui lui furent souvent reprochées depuis ; il tomba le 9 août 1870 et son impopularité l'obligea à quitter la France ; il y rentra après la chute de Thiers.
Il était premier ministre lorsqu'il se présenta à l'Académie ; son avènement au ministère et les premières mesures libérales prises par le nouveau gouvernement amenèrent une détente dans les rapports d'une partie de l'opposition avec les Tuileries ; Émile Ollivier, appuyé par Thiers, fut élu le 7 avril 1870 en remplacement de Lamartine. Son élection marqua la fin de l'hostilité que l'Académie avait montrée à l'Empire depuis 1851 ; la guerre ayant éclaté peu de temps après, Émile Ollivier quitta la France sans avoir été reçu solennellement. En 1874, il réclama le droit d'être reçu et il prépara son discours de réception dans lequel il fit entrer des considérations politiques dont Guizot demanda la suppression ; il s'en suivit un pénible incident et l'ajournement indéfini de la réception solennelle de M. Ollivier qui fut considéré comme reçu. À la mort de Thiers, M. Ollivier était absent de Paris ; c'est lui qui devait prendre la parole à ses funérailles au nom de l'Académie puisqu'il était directeur à la mort de l'illustre homme d’État, en son absence, il fut remplacé par Sylvestre de Sacy, mais M. Ollivier protesta, et réclama le droit de recevoir celui qui succéderait au fauteuil de Thiers : après l'élection d'Henri Martin, M. Ollivier écrivit la réponse qu'il voulait faire au récipiendaire, elle contenait encore des appréciations politiques que l'Académie ne put pas approuver et que M. Ollivier ne voulut pas modifier ; M. Mézières mit fin à ce nouvel incident en proposant à l'Académie de substituer Xavier Marmier à Émile Ollivier ; celui-ci, très mécontent de la décision de l'Académie manifesta l'intention de n'y plus reparaître ; il y revint cependant, assista aux séances, participa aux travaux, prit part aux votes, et prononça en 1892 le discours sur les prix de vertu.
En 1906, Émile Ollivier est le doyen de l'Académie.
Mort le 20 août 1913.