Né à Paris, le 18 juin 1870.
Fils d’un armateur du Havre, Édouard Le Roy fut confié pendant toute la durée de ses études secondaires aux bons soins de précepteurs et ne rentra au lycée — à Jeanson-de-Sailly — que pour préparer le concours de l’École normale supérieure, qu’il réussit en 1892. Agrégé de mathématiques en 1895, il obtint en 1898 son doctorat de sciences. Il enseigna ensuite dans plusieurs lycées parisiens, Michelet, Condorcet, Charlemagne, puis devint, en 1909, professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis. C’est à cette époque qu’il s’orienta vers la philosophie et la métaphysique. Disciple de Bergson, il fut choisi par le philosophe pour lui succéder à la chaire de philosophie grecque et latine du Collège de France.
Catholique convaincu, Édouard Le Roy développa une pensée philosophique à la confluence des sciences et de la morale. Il s’interrogea notamment, dans une époque où les progrès scientifiques bouleversaient le monde, sur les rapports entre la science et la morale. On lui doit sur le sujet, et dans la mouvance de Bergson, plusieurs ouvrages parmi lesquels : Une philosophie nouvelle : Henri Bergson, L’Exigence idéaliste et le fait de l’évolution, La Pensée intuitive, Les Origines humaines et l’évolution de l’intelligence, Le Problème de Dieu, Introduction à l’étude du problème religieux.
Membre de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 1919, Édouard Le Roy fut élu à l’Académie française le 12 avril 1945, au fauteuil de son maître Henri Bergson. À peine sortie des tourmentes de la guerre et de l’Occupation, l’Académie siégeait en effectif restreint ; le quorum réglementaire ne fut pas atteint ce jour-là et il n’y eut que seize électeurs pour voter : Édouard Le Roy obtint 12 voix au deuxième tour, contre Pierre Janet et Jean Rivain.
Reçu le 18 octobre 1945 par André Chaumeix, Édouard Le Roy n’eut, on le devine, aucun mal à prononcer l’éloge de son prédécesseur.
Mort le 9 novembre 1954.