Né à Dinan (Bretagne), le 12 février 1704.
Il fut nommé historiographe de France lorsque Voltaire partit en Prusse. Protégé de Mme de Pompadour, il fut très répandu dans tous les salons philosophiques et les cafés littéraires, et membre du Caveau, des académies de Londres et de Berlin, nommé à l'Académie des Inscriptions en 1739, et remplaça l'abbé de Mongault, le 22 septembre 1746, à l'Académie française où il fut reçu par le cardinal de Bernis le 26 janvier 1747 ; il avait été battu l'année précédente par l'abbé de La Ville. Il fut, à l'Académie, l'un des chefs du parti philosophique et y exerça une grande influence surtout lorsqu'il devint secrétaire perpétuel le 15 novembre 1755, remplaçant dans cette fonction Mirabaud, démissionnaire. En la lui confiant, l'Académie voulut sans doute donner à Duclos un témoignage de reconnaissance pour le souci qu'il avait eu de sa dignité dans diverses circonstances. Ce fut lui en effet qui la défendit le mieux contre la pénétration des autres académies ; il combattit les candidatures des grands seigneurs en faveur de celles des gens de lettres ; il fit preuve d'une grande fermeté lors de l'élection du comte de Clermont et du maréchal de Belle-Isle, en obtenant du premier qu'il renonçât au titre de «Monseigneur» et du second qu'il se soumit à l'obligation des visites. Il négocia les coalitions des philosophes avec les autres partis et contribua ainsi à faire triompher la philosophie à l'Académie ; ce fut lui qui, en 1755, fit substituer pour les concours d'éloquence l'éloge des grands hommes au perpétuel éloge de Louis XIV ; en 1768, il fit accepter à la Compagnie l'éloge de Molière pour le concours d'éloquence de 1769, et cette décision eut pour conséquence la suppression du visa des théologiens. Grammairien, moraliste, historien, romancier, il collabora à l'édition de 1762 du Dictionnaire, dont il écrivit la préface ; il fit des Remarques sur la Grammaire de Port-Royal, continua l'Histoire de l'Académie de Pellisson et d'Olivet. Son chef-d'œuvre est les Considérations sur les mœurs, dont Louis XV dit : « C'est l'ouvrage d'un honnête homme ». « Cet ouvrage est plein de mots saillants qui sont des leçons utiles. » (La Harpe). « Jamais la raison d'un sage ne se montra plus ingénieuse. » (Fontanes).
Ses relations avec les encyclopédistes ne furent pas toujours cordiales. Il fut en froid avec Voltaire que l'on disait lui avoir refusé sa voix lors de son élection à l'Académie ; il se brouilla et ne se réconcilia jamais complètement avec d'Alembert ; il ne paraît pas avoir répondu à l'attente de Voltaire qui le pressait de faire agréer par Mme de Pompadour la candidature de Diderot à l'Académie. Un jour, Duclos, parlant des encyclopédistes, dit : « Ils en diront et en feront tant, qu'ils finiront par m'envoyer à confesse. »
Son caractère très autoritaire le mit en lutte avec plusieurs de ses confrères, il eut avec eux des altercations fréquentes. Il fut peu regretté à sa mort.
Dans ses Remarques à la Grammaire de Port-Royal, publiées en 1754, « Duclos s'y singularise par une orthographe particulière qu'il prétend soustraire aux irrégularités de l'usage et rendre toute conforme aux sons ». (Sainte-Beuve). Duclos, dit encore Sainte-Beuve, fut « une utilité de premier ordre ».
« De tous les hommes que je connais, Duclos est celui qui a le plus d'esprit dans un temps donné ». (D'Alembert).
« Dans Duclos, le romancier est inférieur et subordonné au moraliste ». (L.-S. Auger).
Auger et Villenave ont publié des notices en tête de ses œuvres. Trois Causeries de Sainte-Beuve.
Mort le 26 mars 1772.