Né à Marseille, le 15 mars 1859.
Issu d’une famille protestante cévenole, Camille Jullian fut placé en nourrice dans un village proche de Nîmes ; il était frère de lait de Gaston Doumergue, futur président de la République.
Après des études secondaires à Marseille et un premier prix au Concours général, il fut admis à l’École Normale Supérieure. Il y suivit les cours de Vidal de la Blache et de Fustel de Coulanges, et se lia d’amitié avec Henri Bergson.
En 1880, il fut reçu premier à l’agrégation d’Histoire, puis partit pour l’étranger, en Allemagne d’abord, puis à l’École française de Rome où il séjourna pendant deux ans. En 1883 il obtint son doctorat avec une thèse sur les transformations politiques dans l’Italie impériale romaine.
Nommé professeur à Bordeaux, il écrivit plusieurs monographies sur la ville et la région. Mais son principal objet d’étude et de recherche devait être la Gaule, à laquelle il consacra une gigantesque Histoire de la Gaule, en huit volumes. Devenu enfin professeur d’antiquités nationales au Collège de France en 1905, Camille Jullian a considérablement renouvelé l’histoire antique dans le domaine qui était le sien.
Entré à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1908, Camille Jullian fut élu à l’Académie française le 3 avril 1924, au fauteuil de Jean Aicard. Fait sans précédent, c’était la cinquième fois qu’un même fauteuil était remis en jeu, et, si Camille Jullian avait déjà subi deux échecs (en 1914 au fauteuil de Thureau-Dangin contre Pierre de La Gorce, et en 1923 contre l’abbé Brémond au fauteuil de Duchesne), il fut récompensé de sa persévérance, car il fut élu à l’unanimité des vingt votants.
Il fut reçu le 13 novembre 1924 par Eugène Brieux.
Mort le 12 décembre 1933.