Né à Clermont-Ferrand, le 1er octobre 1732.
Poète et critique, il est célèbre par les éloges qu'il fit des grands hommes ; il obtint cinq fois le prix d'éloquence à l'Académie : en 1759, 1760, 1761, 1763, 1765 avec les éloges du maréchal de Saxe, du chancelier d'Aguesseau, de Duguay-Trouin, de Sully et Descartes, ce qui ne l'empêcha pas d'être lauréat du prix de poésie en 1762. Ami des philosophes, il fut un habitué des salons de Mme Geoffrin qui le pensionna, et lui légua une rente viagère de 1 275 francs, de Mlle de Lespinasse, de Mme Necker. Il fut professeur et membre de l'Académie de Lyon.
Candidat au fauteuil de Bougainville, il s'effaça devant la candidature de Marmontel, malgré le désir contraire du duc de Choiseul, ce qui lui fit perdre la place de secrétaire qu'il occupait auprès de ce ministre. Il fut élu à la vacance suivante qui ne se produisit que trois années plus tard, et le 6 novembre 1766, il remplaça Jacques Hardion à l'Académie ; il fut reçu le 22 janvier 1767 par le prince de Rohan-Guéménée. Son discours de réception qui avait pour sujet De l'homme de lettres considéré comme citoyen eut un grand succès, il y affirma l'indépendance nécessaire à l'homme de lettres. Le 25 août 1770, il prononça l'éloge de Marc Aurèle, qui est considéré comme son chef-d'œuvre, et dont l'impression fut interdite par le chancelier Maupeou. Le 6 septembre suivant, à la réception de Loménie de Brienne, Thomas prononça un discours dans lequel les allusions directes à certains actes de l'avocat général Séguier dont il le blâmait furent soulignées par les applaudissements du public ; Séguier dénonça Thomas à Maupeou qui, cette fois, lui défendit de parler désormais en public. L'Académie se solidarisa avec Thomas et mit Séguier en quarantaine. Thomas écrivit le discours de réception de Ducis, son meilleur ami, qui « se sentait mal à l'aise dans la prose ».
Mort le 17 septembre 1785.