Né à Aix-en-Provence, le 25 novembre 1857.
Fils d’un avocat marseillais, Alfred Capus fit ses études secondaires à Toulon. Ayant échoué au concours de l’École Polytechnique, il entra à l’École des Mines mais n’obtint pas son diplôme. Après avoir été un temps dessinateur industriel, il s’orienta vers le journalisme. Un des premiers articles qu’il fit paraître portait la marque de sa formation scientifique, puisqu’il s’agissait d’une nécrologie de Darwin. Mais c’est surtout par ses chroniques légèrement fantaisistes, publiées au Gaulois, dans L’Écho de Paris et dans L’Illustration qu’il se fit connaître. Il écrivit également plusieurs articles pour Le Figaro, sous le pseudonyme de Graindorge. À la mort de Gaston Calmette, en 1914, Capus devint rédacteur en chef du Figaro. À ce poste, il rédigea avec le plus grand patriotisme, pendant les quatre années de la Grande Guerre, le « bulletin » quotidien.
Auparavant il s’était lancé, parallèlement au journalisme, dans la littérature, avec une série de romans : Qui perd gagne (1890), « presque un chef-d’œuvre » aux dires de Jules Lemaître, Faux départ (1891), Robinson (1910), etc.
Mais c’est au théâtre qu’il donna la pleine mesure de son talent avec des pièces de boulevard mettant en scène les mœurs de la Belle Époque. On peut citer entre autres Brignol et sa fille (1895), La Veine (1900), Les Deux Écoles (1902), La Châtelaine (créée par Lucien Guitry la même année), Notre Jeunesse (montée à la Comédie-Française en 1904), Monsieur Piégeois (1905), Les Passagères (1906), Les Deux hommes (1908), L’Aventurier (1910).
Appelé à la présidence de la Société des gens de lettres, commandeur de la Légion d’honneur, Alfred Capus fut élu à l’Académie française le 12 février 1914, par 16 voix, au fauteuil de Henri Poincaré. Une anecdote veut que l’un de ses interprètes ayant demandé à un guéridon si Capus entrerait un jour à l’Académie française, le guéridon répondît par l’affirmative ; quand on lui demanda alors combien de fois il devrait se présenter, le meuble se mit à battre des coups si répétés qu’il fallut l’arrêter.
Alfred Capus avait en effet subi deux échecs, contre Brieux au fauteuil Halévy en 1909, et contre Cochin au fauteuil Vandal en 1911, mais les « Immortels » surent lui rendre hommage : Robert de Flers dit de son répertoire de comédies qu’il était « l’un des orgueils les plus certains et les plus rares de la scène française ». Quant à Édouard Estaunié, qui prononça son éloge en lui succédant, il en parla comme d’un philosophe bienveillant et dont l’ironie fréquemment incisive mais jamais désolante se dissipe en sourire ». Alfred Capus fut reçu le 28 juin 1917 par Maurice Donnay.
Mort le 1er novembre 1922.