Né à Paris en 1604.
Conseiller et aumônier du roi. Orateur sacré, il prêcha quatorze carêmes à la cour, fréquenta les salons de son temps et l’hôtel de Rambouillet (il fut l’ami de Mlle de Gournay). L’abbé Cotin était très versé dans les langues orientales ; il a laissé des poésies chrétiennes, des œuvres galantes en prose et en vers, des discours et l’Oraison funèbre de Servien. Il remplaça l’abbé de Cérizy à l’Académie le 7 janvier 1655 et fut reçu le 3 mai.
Il s’attira la haine de Boileau en critiquant sans mesure la lecture qu’il fit de ses premières satires à l’hôtel Rambouillet, à laquelle il avait assisté avec Chapelain et Ménage ; de plus Cotin était l’ami de Gilles, le frère ennemi de Boileau. Il s’aliéna aussi Molière en le desservant auprès du duc de Montausier, après la première représentation du Misanthrope ; on sait que Montausier servit de modèle à Molière pour le rôle d’Alceste. Le satirique se vengea cruellement de Cotin, et le grand comique le peignit dans les Femmes savantes sous les traits de Trissotin, tandis qu’il représenta Ménage sous ceux de Vadius. Cotin avait réellement écrit le sonnet à la princesse Uranie et avait eu une querelle avec Ménage. L’abbé de Dangeau, qui lui succéda, n’osa pas faire imprimer son discours où, selon l’usage, il faisait l’éloge de son prédécesseur, et l’abbé Gallois qui recevait Dangeau, s’abstint de parler de Cotin. Celui-ci avait été dans le parti des modernes.
Mort en décembre 1681.