Le nom couvert s’est d’abord employé au sens d’« abri, logement ; toit » ; c’est celui qu’il a dans la fable « Le Rat qui s’est retiré du monde », de La Fontaine :
En peu de jours, il eut au fond de l’ermitage
Le vivre et le couvert : que faut-il davantage ?
Le vivre désignait la nourriture ; on ne l’emploie plus guère en ce sens au singulier ; aujourd’hui l’usage préfère le pluriel les vivres. Mais depuis le xvie siècle, couvert désigne aussi et surtout les ustensiles dont on se sert pour manger quelque chose ; par métonymie et par une extension abusive, on en a aussi fait un synonyme incorrect de « vivre, nourriture ». L’expression le vivre et le couvert perdait son sens et l’on a substitué à vivre le nom gîte, une forme phonétiquement proche et qui doit sa fortune aux locutions gîte d’étape et gîte rural. Il conviendrait pourtant de redonner à cette expression sa forme originelle et à couvert un sens qu’il serait dommage de voir s’évanouir.
on dit mieux |
on pourrait dire |
Le vivre et le couvert |
Le gîte et le couvert |