Dire, ne pas dire

Jacques-Olivier M. (France)

Le 6 septembre 2018

Courrier des internautes

Ayant trouvé plusieurs orthographes de « de Gaulle », je souhaiterai savoir celle qu’il convient d’employer. Faut-il utiliser une majuscule pour la particule (nom d’origine flamande) et dans quels cas ?

Vous remerciant à l’avance de votre recherche, je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de ma considération distinguée.

Jacques-Olivier M. (France)

L’Académie répond :

La particule française de incluse entre le prénom et le nom conserve la minuscule : François de Chateaubriand, Jeanne d’Arc. Dans les textes courants, cette particule s’écrit toujours avec la minuscule, même si elle devient initiale du nom propre (sauf évidemment en début de phrase : « D’Alembert disait ... ») : une plaidoirie de de Sèze, les Mémoires de d’Artagnan.

Rappelons que, à la différence de ces derniers noms, les noms qui ne sont pas monosyllabiques ou qui ne commencent pas par une voyelle gardent leur particule uniquement si le prénom, le titre, le grade ou la fonction sont indiqués (D’Alembert disait… mais Chateaubriand écrivait… ; une plaidoirie de de Sèze mais une plaidoirie de Malesherbes ; les Mémoires de Saint-Simon, etc.).

(La particule ne prendra la majuscule que lorsqu’il y a risque de confusion avec la préposition grammaticale, par exemple dans l’intitulé de sociétés : les automobiles De Dion-Bouton.)

Par ailleurs le nom de Gaulle est attesté sous cette forme, en diverses régions de France, depuis le XIIIe siècle, et la lignée est continue depuis le XVIe siècle. Il convient donc de respecter cette graphie, telle qu’elle figure d’ailleurs, de la main même du général, au bas de l’appel du 18 juin 1940 : on dira donc un discours de de Gaulle ou, si l’on souhaite éviter la répétition inélégante de de, un discours du général de Gaulle.