J’écris (par exemple) « je crains qu’il mente » au lieu de l’habituel « je crains qu’il ne mente », car il me semble que l’emploi de l’adverbe de négation « ne » contredirait ma pensée : le non-mensonge étant la vérité, « ne mente » équivaut à « dise vrai », et « je crains qu’il ne mente » équivaut à « je crains qu’il dise vrai ».
Ai-je tort de penser ainsi ?
Gilles R. (France)
L’Académie répond
Le ne que l’on trouve après « craindre que » est dit explétif, c’est-à-dire qu’il n’est pas exigé par la syntaxe ni nécessaire au sens de la phrase. Mais l’employer est de meilleure langue.
Ce ne est un héritage du latin qui distinguait Timeo ne veniat, « J’ai peur qu’il (ne) vienne » (c’est-à-dire « Je crains sa venue ») de Timeo ne non veniat, « Je crains qu’il ne vienne pas ».
On trouve aussi ce ne explétif après avant que.