Le nom brosse peut désigner un pinceau plat, généralement large, en soies de porc, de martre, dont se servent les artistes peintres pour étendre les couleurs ou les vernis sur la toile. On en a tiré le verbe brosser, qui signifie proprement « peindre à la brosse par larges touches », puis « faire une ébauche rapide » et, figurément, « décrire dans les grandes lignes, à larges traits ». On dira ainsi brosser un décor, brosser un paysage, un portrait. Le verbe dresser, lui, signifie « préparer, arranger, disposer selon les règles » (dresser une table) et, s’agissant de choses qui exigent soin et précision, « exécuter, établir » (dresser le plan d’un ouvrage, une liste, un inventaire), et, particulièrement, « rédiger dans la forme prescrite » (dresser la minute d’un acte, une contravention). On se gardera de confondre ces deux verbes et l’on se souviendra que l’on ne dresse pas un portrait mais qu’on le brosse. Si l’on craint de ne savoir lequel employer, on en appellera à Prévert et à son célèbre Pour faire le portrait d’un oiseau.