Bien souvent l’emphase est le résultat d’une crainte de ne pas réussir à donner à ses paroles ou à ses écrits toute la force expressive que l’on souhaiterait y mettre. Pour pallier ce manque, on use et abuse de termes à valeur superlative, mais il arrive que, même dans ce cas, les mots ne semblent pas suffisants. Ce que les lettres ne peuvent donner, on le demande alors aux chiffres, avec des résultats parfois surprenants. Ainsi, certains, pour évoquer des individus à l’attitude louvoyante et qui se renient, emploient une image qui emprunte à la conduite et à la géométrie, et parlent de virage à 360 °. Mais la géométrie nous enseigne qu’après avoir effectué ce type de virage, on se retrouverait à son point de départ et dans la même direction, quand celui qui, plus modestement, se contenterait d’un virage à 180 °, ferait bien ici demi-tour.